Un retour sur un titre oublié et qui n’aurait pas dû l’être, Agnès de Kati Närhi, chronique édifiante d’une petite fille digne de Mercredi Addams à qui elle ressemble un peu non seulement physiquement mais surtout moralement. D’accord cela fait déjà quelques mois qu’Agnès enchante ses lecteurs mais il n’est jamais trop tard pour dire du bien d’un album hors normes et abominablement drôle surtout si on aime le côte noir de la farce. Et l’été s’y prête à merveille. Kati Närhi a dû trouver son inspiration dans les contes sombres de sa Finlande.
A Planctonville, bourgade charmante à zones bien délimitées selon son pouvoir d’achat, Agnès est une petite fille qui agace ses profs. Elle n’a pas le sourire facile, le trait ingrat et de grands yeux noirs charbonneux. Elle a aussi un caractère un peu tordu et, avec son appareil photo, a découvert qu’on peut gagner de l’argent. Pour sa famille là aussi il y a du boulot. Elle n’en a pas et ses parents seraient morts en explorant les catacombes de Paris. Sa grand-mère est scotchée à la TV et Agnès va enquêter sur leur disparition. Agnès aimerait bien devenir un nouveau docteur Frankenstein. Rien que de très normal pour une petite fille et elle va faire un stage dans un magasin de corsets où elle se verra offrir son premier soutien-gorge. Elle va se faire une amie, Julia, dont les parents sont riches comme Crésus. Une petite Barbie nunuche mais gentille. Enfin, l’amour pour Agnès ? Peut-être.
Des histoires courtes en noir et blanc sur aplat de couleur, un trait rigolo et savoureux pour cette Agnès dont on suit les aventures au quotidien avec plaisir. Agnès est prête à tout pour avoir un amoureux. On en peut même pas la plaindre car elle semble heureuse dans son malheur. On a adoré Agnès à l’Opéra. Au total un personnage décalé qui a de l’ambition avec raison. Une trilogie d’Agnès est au programme.
Agnès, Tome 1, Les mystères de Planctonville, Jungle, 11,95 €
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