C’est une époque et un conflit que l’on a un peu perdu de vue. La guerre du Vietnam, celle des Américains qui finira en 1975 par la chute de Saigon, semble loin dans les mémoires. Elle se conclura par la réunification des deux Vietnam issus de la perte de l’Indochine en 1954 par la France. Aujourd’hui le Vietnam est l’une des premières destinations touristique d’Asie, une mode lancée par les anciens GI’s revenus sur les lieux de leur guerre. C’est l’histoire d’un journaliste français d’origine vietnamienne que raconte Napalm Fever, un retour aux sources d’un exilé qui va prendre fait et cause pour le régime communiste du Nord Vietnam en se battant à ses côtés.
Manif à Paris, André couvre photographiquement les pro-communistes qui veulent que la guerre s’arrête au Vietnam. On est en 1968, et André est approché par des agents soviétiques pour aller aux côtés du Vietcong témoigner de leur lutte pour l’indépendance et la réunification. André est d’origine vietnamienne et parle la langue. André arrive au Cambodge voisin et intègre une unité de combat. Il sera le témoin des bombardements US, des embuscades dans la jungle, des civils pris entre deux feux. André finit par prendre les armes et fera partie de l’offensive vietcong du Têt sur Saigon.
Dans ce récit où les personnages sont animaliers et naïfs tout en gardant un réalisme percutant, Allan Barte met en évidence toute l’ambiguïté qu’il peut y avoir dans ce combat d’un home qui en fait recherche ses racines dans son pays en guerre. Il passe par tous les niveaux de rébellion, violence, mort et constat que même en risquant sa vie il reste un témoin. Allan Barte fait un récit compact, précis et ému de cet parcours atypique, celui d’un homme qui va aller jusqu’au bout de son engagement mais saura honnêtement en tirer les leçons.
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