Un autre titre tout neuf qui s’inscrit dans la collection Urban Link. Catwoman y fait ses débuts un peu comme Harley Quinn déjà chroniqué. On est toujours à Gotham City et Sélina essaye de faire face à une mère indifférente plus à un beau-père qui la bat. Dans ce Catwoman under the moon, Sélina fait son apprentissage dans la douleur, la solitude avant de tomber sur un curieux trio de copains et un certain Bruce, beau brun, qu’elle a connu à la maternelle. Un album challenge compliqué à maîtriser pour le duo Lauren Myracle dont ce sont les premiers pas en scénario de comics et Isaac Goodhart. Ils s’expriment en début d’album sur leurs intentions hors normes. On notera que ce Catwoman ne joue pas sur la sensualité des personnages mais beaucoup sur la part sociale, humaine d’une gamine de quinze ans qui se retrouve à la rue, féline dans un monde de chien.
Une mère célibataire qui accumule les partenaires douteux, Sélina a douze ans quand Darnell, le dernier amant en date de sa maman s’installe chez elle. Une armoire à glace avec un pois chiche dans la tête, il passe ses colères sur la gamine, la frappe, la méprise. Au lycée, Sélina a une amie Angie et joue les redresseuse de torts si nécessaire. Elle est en classe avec Bruce Wayne qui était son copain enfant. Pourtant, devenu ado il ne lui adresse plus la parole. Un monstre tueur terrorise Gotham, ce pourrait être un animal. Sélina s’amourache d’un chaton qu’elle cache chez elle. Redevenu heureuse, elle se rapproche de Bruce mais le copain de sa mère trouve le petit chat et provoque sa mort. Sélina part de chez elle et décide qu’elle va calquer sa vie sur la façon d’être d’un chat. Elle sera une catgirl. A quand une Catwoman.
Un apprentissage en plusieurs points, celui de la vie en solo et dans la rue comme une SDF, de l’amitié avec une petite fille muette Rosie, celui physique qui va lui permettre de grimper aux façades et bondir sur les toits sans super pouvoirs, le tout avec en fil rouge Bruce Wayne mais aussi une frontière très mince entre délinquante et justicière. On est sur un récit qui défend des principes fondamentaux dont les droits de l’enfance et des femmes, l’aide contre le suicide des ados. Le tout fait un mélange à la fois d’action et de morale qui ne peut se lire que sous cette forme. Impossible de rester indifférent à ce qui va pousser Séléna à devenir plus tard la célèbre Catwoman. De la tendresse, de la tristesse, de l’émotion et tout va se mettre en place au fil des pages pour former une trame très lisible et prenante.
Catwoman, Under the moon, Urban Link, Urban Comics, 14,50 €
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