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Canal Mussolini, fascisme et diables noirs

C’est l’histoire de l’Italie, du début du XXe siècle à l’après seconde guerre mondiale que raconte à travers le destin de la famille Peruzzi, le roman graphique de Graziano, Massimiliano Lanzidei et Mirka Ruggeri. Avec Canal Mussolini ils ont adapté le roman d’Antonio Pennacchi, une vrai photo au jour le jour d’une Italie pauvre plongée dans le première guerre mondiale puis le fascisme et enfin la crépuscule des dieux en 1944. On apprend, on découvre ou redécouvre un pays qui aurait pu éviter ses diables noirs au début pourtant porteur d’un socialisme prometteur. Une saga populaire dont par contre les textes et ses raccourcis verbaux traduits de l’italien peuvent parfois perturber le lecteur.

En 1944 le canal Mussolini dans les marais Pontins est sous le feu des avions anglais. L’Italie n’est pas du bon côté. Le vieux Peruzzi se souvient de sa jeunesse en 1904, des manifestations, de son séjour en prison. Libéré il rencontre un certain Benito Mussolini et son ami Rossoni, des camarades socialistes. Mais la première guerre mondiale se profile à l’horizon et la famille Peruzzi part au front. Temistocle, le fils, devient un héros et le plus jeune Pericle part à son tour mais tombe sur Rossoni devenu capitaine. La révolution gronde à la fin de la guerre dans les campagnes. Mussolini créé les chemises noires et marche sur Rome où il prend le pouvoir. Les exactions se multiplient et Pericle tue un prêtre. Le fascisme a pris possession de l’Italie ce qui va donner des terres aux Peruzzi.

Le canal sera l’œuvre du fascisme. Les Peruzzi vont vivre près de lui. Il y aura l’Éthiopie, la seconde guerre mondiale et l’Italie alliée de l’Allemagne, la chute du Duce. On suit avec beaucoup d’intérêt cette chronique familiale et sociale qui rend compte de vingt ans de fascisme adapté d’un roman parfois difficile. L’Italie avait basculé alors que le socialisme était l’idéal de sa population prise en tenaille entre Église et royauté. Une leçon qui interpelle sur un dessin clair et sobre de Ruggeri qui ne cherche pas le réalisme à tout prix.

Canal Mussolini, Steinkis, 20 €

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