Un bel anniversaire pour un endroit magique où tout fan de BD doit aller au moins une fois. Et puis Bruxelles est une si belle ville. Le Musée de la Bande Dessinée célèbre ses trente ans avec ses visiteurs bruxellois, belges et passionnés du monde entier. Pour célébrer cet anniversaire, le CBBD de Bruxelles accueillera une exposition consacrée aux 30 ans de carrière d’Emmanuel Lepage, dessinateur-voyageur. Dès le mois de septembre 2019, le Musée fera aussi un flash-back sur toutes les expositions qu’il a organisé au cours de son histoire grâce à deux nouveaux écrans interactifs. Diverses activités animeront également le Centre dès cet été et se clôtureront par un week-end festif les 5 et 6 octobre 2019. sans oublier Griffo qui va aussi être l’invité du Centre et Boule et Bill qui y sont déjà depuis le 25 juin.

Le 1er octobre, le musée ouvrira une nouvelle exposition temporaire consacrée à Emmanuel Lepage, l’explorateur jusqu’au 3 mars 2020. Le Musée de la BD rappelle que l’auteur fête conjointement au musée ses 30 ans de carrière. Durant six mois, cette exposition présentera l’univers si prenant de l’artiste. Loin de l’image de l’auteur isolé dans son atelier, Emmanuel Lepage, d’origine bretonne, incarne l’artiste avide de voyages, de rencontres, de découvertes et de partage. Il emmène ses lecteurs en Amérique du Sud via Terre sans mal et Muchacho, puis se met au reportage dessiné après avoir découvert l’Antarctique. De là naissent, entre autres, Voyages aux Îles de la Désolation, Un Printemps à Tchernobyl et La Lune est blanche. Son goût pour l’évasion et sa curiosité pour le monde et les gens donnent forme à une œuvre colorée d’une grande finesse et sensibilité, synonyme d’exaltation, d’intensité et d’humanité. Ses couleurs somptueuses et ses récits nous emmènent dans un univers fascinant qui invite à voir le monde autrement.

Lepage, c’est aussi une découverte à combiner avec la visite de l’exposition Signé Griffo, un dessinateur au service des scénaristes qui se tiendra jusqu’au 24 novembre 2019. Avec SOS Bonheur ou Monsieur Noir, l’auteur de la série Giacomo C. a créé quelques jalons parmi les plus importants de la BD des trente dernières années. Formé à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, Griffo reprend brièvement les personnages de Modeste et Pompon dans Tintin avant de voyager. De retour en Belgique au début des années 80, il abandonne le dessin publicitaire où il excellait pour s’aventurer dans la bande dessinée réaliste, imposant d’emblée un style original inspiré des grandes signatures françaises Moebius, Tardi et Bilal. Dès sa première tentative, l’efficacité de son dessin séduit des scénaristes comme Dufaux, Van Hamme ou Cothias. Griffo, dessinateur de Giacomo C. vient de relancer cette série.

Boule et Bill, au pays de l’enfance heureuse

Depuis le 25 juin, Boule et Bill, petit théâtre de poésie créé par le dessinateur bruxellois Jean Roba dans le magazine Spirou en 1959 se dévoile à Bruxelles. A travers près de mille cinq cent gags et une quarantaine d’albums cartonnés, la série a conquis les enfants de trois générations grâce à la complicité d’un petit garçon et de son chien, à leur humour drôle et tendre. Mais elle a très vite conquis aussi les parents, séduits par la grâce d’un auteur capable de traduire en gags l’universalité de l’enfance, de la famille, de leurs relations avec le monde qui les entourent, en commençant par les animaux de compagnie. Une vie de chien entre tortue domestique et oiseaux en liberté, un regard amusé sur la condition humaine, un environnement de tendresse à préserver d’où n’est pas exclu une certaine nostalgie pour tous les ingrédients qui composent un bonheur simple, l’exposition proposée par le Musée de la Bande Dessinée rappelle, comme l’écrivit Saint-Exupéry, « qu’on est de son enfance comme on est d’un pays ». Nous sommes donc tous un peu du pays de Boule et Bill.