Muriel Lacan et sa brebis galeuse dont le tome 3 est sorti avant l’été sont des habituées du Festival de Sainte-Enimie en Lozère. Et pour cause car elles sont des régionales de l’étape, basées non loin en Aveyron avec les éditions du Larzac. La brebis, un peu punk, c’est un vrai cas. Elle est drôle, se mêle de tout et a un côté soixante-huitard qui colle bien avec le Causse. Mais que va-t-elle devenir cette égérie de la faune et bête noire, à crête bleue, des politiciens locaux ? Muriel Lacan dit tout avec humour à ligneclaire.info sur le destin de son personnage et aussi sur ses projets. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC
Muriel Lacan, si on faisait un point d’étape sur les futures aventures de votre Brebis galeuse, vedette du Causse du Milieu ?
La brebis a toujours été prévue pour être une trilogie. Au départ je ne voulais faire qu’un album en trois parties. Corinne Soustiel des éditions du Larzac m’a demandé d’en faire trois. Donc le 3, c’est l’ultime tome de la brebis. Pas facile à prononcer comme phrase. Le premier, c’est la critique du système productif, le second du système politique. Le troisième était censé présenter les alternatives. Comme je n’ai pas pu m’en empêcher, j’ai fait une critique du système industriel.
Pourquoi vous arrêter ? Pour changer de sujet, de personnage ?
J’avais des idées pour la brebis mais j’avais vraiment envie de passer à autre chose. Le gaufrier pour une BD comme la brebis, ça structure mais je suis tentée au contraire de déstructurer et des faire des choses différentes. Et puis il y a des choses que je ne peux pas lui faire dire à la brebis. Elle est gentillette, je ne peux pas être trop méchante.
Alors la suite, en BD, ce sera quoi ? Un autre héros ?
J’ai deux projets en parallèle. Un blog très libre, édité ensuite si cela intéresse quelqu’un sur papier. Je peux travailler à mon rythme et me lâcher sur la forme comme sur le fond. Il faut que je démarre mais j’ai déjà beaucoup de matière.
Du dessin d’humour et politique ?
Oui, politique mais drôle. Pas du dessin de presse car il faudrait suivre l’actualité. Quand Michael Jackson est mort je l’ai appris cinq jours après. Dont je ne suis pas au point pour du dessin d’actualité mais sur la société je sais faire.
Et votre second projet, c’est quoi ?
Un roman graphique, plus philosophique.
C’est un terme très utilisé roman graphique. Pourriez-vous préciser ?
Une BD avec un personnage un peu introspectif à qui il arrive plein de choses. L’histoire est très importante mais pas ce ne sera pas réaliste, avec un peu de SF.
Des zombies et des loups-garous ?
(Rires). Non je ne suis pas non plus très underground.
Le tout paraîtra aux éditions du Larzac ?
A voir. Il faut déjà que les projets se fassent.
La brebis a bien marché. Elle ne vous a pas apporté des contacts avec d’autres éditeurs ?
Non. C’est trop local encore comme succès. Il faudrait que je sorte et que je fasse des festivals pour la présenter.
Vous voulez-vous positionner ?
Oui en tant qu’auteur. Au départ j’ai fait la brebis pour montrer ce qu’on pouvait faire aux éditions du Larzac. Maintenant je me suis pris au jeu comme auteur.
On récapitule. Donc le blog et le roman.
Le roman, c’est encore un projet car la brebis tome 3 n’est sortie qu’en mai.
La brebis pourrait aussi devenir un personnage animé ? Vous avez vos fidèles.
Côté animation, tant que rien n’est fait, je n’en dit pas plus. Mais passer à la TV demande aussi d’être assez politiquement correct et ce n’est son cas à la brebis. J’ai été dans une colère noire au moment de l’expulsion à Notre-Dame-des-Landes mais je n’ai pas pu l’inclure à la brebis. Effectivement, des lecteurs me suivent et généralement un auteur qui a une série qui marche il la garde. Moi je fais le contraire. Je dois avoir un côté un peu suicidaire. Quand ça marche, je m’en vais mais je vais par contre rester dans le coin pour travailler.
Le blog sera plus combattif que la brebis ?
Sûrement. Je vais balancer un peu plus. J’ai plein d’idées encore pour après ces deux projets mais ça prend beaucoup de temps.
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