Jean Jaurès est mort assassiné le 31 juillet 1914. Quelques jours plus tard commence la Première Guerre mondiale dont la commémoration du centenaire débute cet été. La collection Ils ont fait l’Histoire reprend les grandes étapes de la vie de Jaurès, homme politique devenu au fil des ans un modèle auquel la plupart ces partis se réfèrent. Il y a une seule question qui bien sûr restera sans réponse : qu’aurait fait Jaurès face à l’Union Sacrée de 1914 s’il n’était pas mort dans ces terribles circonstances ?
Jaurès et le socialisme, c’est une passion, une mission. Il est contre la guerre qui s’annonce, contre l’armée de caste, de métier qui pousse selon lui à la faire dominée par les puissances de l’argent. Il est prêt à lancer un mode d’ordre de grève européen. Les nationalistes ne vont pas le lui pardonner. Jaurès a toujours défendu les plus faibles. On se souvient des mineurs de Carmaux en grève, sa défense de Dreyfus. Il sera l’artisan de la loi de séparation de l’église et de l’état, va créer la SFIO qui donnera plus tard après une scission naissance au Parti Socialiste. Il est éditorialiste à l’Humanité. La gauche extrême ne le soutiendra pas car la guerre peut être à leurs yeux à l’origine de la révolution. Il meurt abattu par Villain au restaurant Le Croissant à Paris. Il devenait trop gênant pour les bellicistes.
Jaurès avait la certitude que la guerre qui s’annonçait en 14 serait terrible. Il l’a combattue. C’est le choix que montre l’album de Morvan, Frédérique Voulyzé sous la direction historique de Vincent Duclert et Rey Macutay au dessin. Un travail passionnant de recherche sur un trait réaliste bien cerné qui remet en place l’image d’Epinal que l’on a de Jaurès. Le Parti Socialiste après sa mort adhérera totalement à l’Union Sacrée face à l’Allemagne. Jaurès aurait-il pu changer la donne ?
Ils ont fait l’Histoire, Jaurès, Glénat Fayard, 14,50 €
Idolâtrer a ce point, autant en faire un Dieu pendant que vous y êtes….
Je n’idolâtre pas Jaurès. L’album reprend les dernières semaines de sa vie. C’est toute son action et aussi sa mort qui en ont fait une référence pour tous les politiques de quelque bord que ce soit et qui s’y réfèrent sans cesse. En fait si Jaurès avait vécu, la guerre de 14 aurait absorbé vraisemblablement son pacifisme au moins pour un temps. Reste que Jaurès est homme dont on ne peut que saluer courage et abnégation.