Avoir un enfant n’est pas toujours simple. Le plus souvent pour des raisons médicales que la science sait de plus en plus maîtriser. Mais pas toujours car les échecs de procréation médicalement assistée existent. Aimée fait une idée fixe de cette maternité qui ne veut pas venir. Elle forme avec Jean un couple fusionnel mais un petit garçon, Julio, rencontré à la maternelle où elle travaille, va venir sans le vouloir, perturber encore plus la jeune femme. C’est une histoire d’amour, de transfert et d’amitié ces Montagnes Russes, symbole des hauts et des bas par lesquels passent Aimée. Gwénola Morizur au scénario (Bleu pétrole), Camille Benyamina au dessin (Violette Nozière) tout en nuances, porteur et émouvant trace le portrait de deux femmes qui vont finalement se rapprocher alors que tout était parti pour qu’elles se déchirent.
Aimée est obsédée par être enceinte. Avec Jean ils se battent sur tous les fronts et rien ne marche. A l’école, un soir, arrive Charlie, maman de Julio, un petit garçon qui semble être difficile. Charlie est en stage, sans grand moyen pour devenir maquilleuse de théâtre. Aimée tombe sous le charme de Julio alors qu’un dernier test de grossesse est négatif. Il faut repartir à zéro. A l’école, Julio est renfermé, boudeur, mais Aimée arrive à le dérider et se rend compte que sa mère sans argent ne peut même pas lui payer une paire de chaussures neuves. Commence alors à la fois avec Julio mais aussi avec sa mère une histoire compliquée dans laquelle Aimée transfère son besoin de maternité sur le petit garçon.
On comprend parfaitement Aimée qui va par contre se tromper sur les rapports entre Julio et sa mère. En voulant en faire trop elle passe près du drame, dépasse les bornes par tentation affective et manque. Gwenola Morizur cerne parfaitement la montée en puissance de cette confrontation touchante avec une vraie sensibilité que la dessinatrice restitue totalement dans les expressions des personnages. Deux femmes qui vont se rapprocher peu à peu, malgré la douleur et l’évidence. Aimée n’est pas la mère de Julio qui est en phase avec la sienne. Il reste l’espoir au bout de cet album, de ce récit, et, pour l’avoir vécu familialement avec de belles réussites, beaucoup d’amour.
Montagnes russes, Grand Angle, 16,90 €
Articles similaires