Une très étonnante et captivante histoire, celle d’un jeune facteur impotent qui va prendre peu à peu la place des hommes partis à la guerre dans le cœur des femmes solitaires. Facteur pour femmes se passe sur une île (fictive), au large de la Bretagne, ce qui apporte crédibilité au récit. Un univers clôt dans lequel le facteur n’a pas besoin de sonner deux fois. Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice ont bien bâti leur récit, très finement mis en images au point qu’on pense parfois au très regretté Bruno Le Floc’h.
Il y a une grande humanité dans ce récit, tout à fait plausible et qui a certainement pu avoir des bases au moins partiellement authentiques, plus minimes. Peu importe en fait. Maël est le déclencheur, pas le responsable et la partie romanesque qui supporte le livre est elle aussi bien faite. La Grande Guerre a finalement été un carnage qui a donné aux femmes une certaine liberté dont elles ne voudront plus ensuite se passer. Il faudra quand même attendre 1945 pour qu’elles votent. Un récit doux et tendre, amer et triste, en teintes subtiles avec sa part de rebondissements, qui est un vrai plaisir.
Facteur pour femmes, Tome 1, Grand Angle, 18,90 €
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