Dans le premier volume de L’Âge d’or, on avait accentué le ressenti de l’aspect conte médiéval enchanté. Dans cette suite, même si la part fantastique est en toile de fond, plus sociale et idéaliste cependant, on est dans une chevauchée grandiose, un roman de cape et d’épée, un Ivanhoé revu par Robin des Bois (on avait un doute dans le tome un) et Les Chevaliers de la Table Ronde. Vengeance, usurpation, trône volé, duels, trahison, Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa qui dessine et cosigne le scénario jettent sur la toile des pages un univers aux couleurs violentes dont la haine pigmente les tons et un livre sacré sera l’élément clé. Une chanson de geste plus proche de Villon que de l’amour courtois, une fresque saga grandiose envoûtante et d’une rare beauté. Ce tome 2 est, allons y, encore plus construit, enlevé, éblouissant que le précédent, ce qui n’est pas peu dire tant le dessin de Pedrosa resplendit d’émotions.
Le château royal est assiégé. Sur les remparts ,Petit Paul veille et tremble à l’idée que la ville se rende. L’assaut est donné sur ordre de Tilda qui se bat en première ligne, grimpe sur la tour de siège, le beffroi, mais doit reculer. Le roi en a assez d’être pris au piège mais il espère des renforts qui prendront Tilda, sa sœur qui aurait dû être reine, en tenaille. L’Âge d’or et revenu proclame une affiche. Vaudémont, âme damnée du roi, fera le nécessaire. Hellier est de retour. Tilda n’arrive pas à comprendre ni à maîtriser la toute puissance du livre. Parmi les troupes de la princesse Gilda la discorde règne car elle ne peut plus payer les mercenaires. Reste une possible alliance avec les insurgés de la péninsule. Bientôt chacun va tenter de jouer ses propres cartes dont Vaudémont auprès de Bertil, prisonnier et envoyé de Hellier pour soulever la ville.
Le travail, la conception même de l’album par le duo, le trait si chaleureux et captivant de Pedrosa font de cette aventure un des grands moments de la BD actuelle. On a la preuve que l’excellence existe, que la BD peut-être aussi digne de la plus belle et grandiose des éruptions volcaniques. Les rouge de Pedrosa, les flammes n’y sont pas étrangères. L’espoir est le fil conducteur de cette œuvre superbe, élégante et avisée.
L’Âge d’or, Tome 2, Aire Libre, Dupuis, 32 €
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