Une digression sur le bonheur, sur l’usure du temps, sur le constat que la vie est un court passage et sur donc la mort, Johan De Moor et Gilles Dal ont le Cœur Glacé, une suite philosophique en ligne claire mais sur fond obscur et humour noir bien sûr.
Couple un jour, couple toujours ? Peut-être mais sans étincelle et chambre commune. Il vit le héros tranquille, sans bruit mais obsédé, le quadragénaire au job sympa, par le cimetière. Il en remet trois couches côté dépressif chronique qui aime sa famille, important la famille, et se confie à son psy sur l’absence de sens de la vie. Obsession du cercueil, dans le regard des autres qui sentent bien qu’il est en train de péter un câble. Il a deux filles et ne se rend même pas compte de son bonheur. Il s’en fout et rêve ou pas à une politique de bazar, une société sans fric roi, le capitalisme pour faire de l’argent. Il ne sait plus où il en est dans sa vie au quotidien qui dérape sous ses états d’âme.
Digression sans filet qui est juste parfois sur le fond, pessimiste toujours, angoissée de temps en temps, ce Cœur Glacé est un sacré cœur. Le quotidien ne serait donc qu’un piège qui mène au gouffre et au refus de vivre ? Pas drôle l’histoire, glaçante même, qui détruit tout combat, tout espoir et pousse à l’extrême. Bizarre mon cher cousin. Et un brin torturé sauf à avoir un regard très décalé. A noter le très bon travail éditorial sur l’album toilé, superbe couverture et sur le travail de De Moor au dessin.
Cœur Glacé, Le Lombard, 14,99 €
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