Trois titres à ne pas manquer dans des genres différents, Jeunesse mais aussi à lire par le grand public. De belles histoires aux textes ciselés, aux dessins superbes, différents, de Lacombe le magicien, à Liao, limpide, soyeux, ou à Baum plus urbain, réaliste, clair et poétique.
Nuit étoilée, de Jimmy Liao. C’est un conte séduisant, émouvant. Une jeune fille frappée par le deuil d’un parent cher se renferme sur elle-même. Elle se lie d’amitié avec un nouveau venu en classe, solitaire et sensible. L’âpreté de la vie (à l’école, à la maison, dans la ville) les pousse à la fugue. Dans la forêt, près d’un lac, au cœur d’une nuit étoilée, ils lèvent les yeux et entrevoient l’espoir. Après leur retour, le garçon déménage. Elle ne le reverra plus. Mais, comme le jour succède à la nuit, la vie lui paraît désormais plus vaste et légère, la route moins dangereuse. Des pages uniques, touchantes pour mieux comprendre, défendre l’enfance. Un dessin fantastique, multi-colore, souriant mais sérieux si il le faut.
Nuit étoilée, HongFei éditions, 19,90 €
Fechamos, de Régis Lejonc et Gilles Baum. Ce soir, on ferme, « fechamos ». Le musée n’a plus d’argent, ses collections poussiéreuses n’attirent plus personne. Aussi, le gardien Edson Arantes a le cœur gros, en poussant pour la dernière fois la lourde porte du palais. Mais en cette nuit ultime, quelques habitués ont répondu à son appel et le suivent dans une déambulation nocturne, au cours de laquelle chacun va emporter avec lui qui la formidable collection de papillons, qui la grande météorite, qui le crâne du premier homme… Le musée va brûler, mais les œuvres vont vivre, de nouveau, à ciel ouvert. Un point de départ réel, l’incendie du Musée national de Rio de Janeiro, pour une fable universelle, le sauvetage de l’art, de la culture et du patrimoine.
Fechamos, Éditions des Éléphants, 15 €
L’étonnante famille Appenzell, de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez. On retrouve avec plaisir Benjamin Lacombe, un créateur né qui cette fois nous propose une galerie de monstres, de freaks hors normes mais dont la poésie est d’une rare beauté. Sacrée famille les Appenzell mais une question se pose : un monstre mais pour qui ? A travers le regard des autres, la question est ouverte. Sauf que l’émotion et la tendresse ne sont pas que des sentiments pour les normaux. Un jeune homme de riche famille va aimer une artiste de cirque peu commune. Et de fils en fille, cette famille va évoluer, on la suit d’illustration en texte, en daguerréotypes envoutants. Le coup de crayon de Lacombe est incroyable. Sébastien Perez lui a aussi apporté sa fantaisie, ses artistes Appenzell. Avec une savoureuses chocolaterie. Tout en ne négligeant pas non plus la noirceur de ce qui a été vraiment la chasse aux monstres par des nazis qui étaient eux les vrais monstres. Une très belle leçon
L’étonnante famille Appenzell, Éditions Margot, 19,90 €
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