Un Pape dans l’Histoire, d’Alexandre VI à Jean-Paul II
Deux nouveaux titres dans la collection Un Pape dans l’Histoire, deux noms que tout oppose, l’époque et le style. Alexandre VI est un Borgia, ce qui en Italie est synonyme au XVe siècle de turpitudes diverses variées, de politique forcenée et au-dessus des lois. Du solide. Le second, c’est Jean-Paul II, pape polonais du XXe siècle, de l’ouverture vers l’Est, de la bonté et de l’implication volontaire dans les affaires du monde au péril de sa vie. Deux destins que rien ne rapproche si ce n’est qu’ils ont été des pères de l’église catholique avec des millions de fidèles. Deux histoires complexes qui ont laissé des traces dans la mémoire universelle.
Alexandre VI ouvre le règne des Borgia à Rome et sur l’Italie. Une succession compliquée en 1492. Il ne se fait pas d’illusion. Son élection a été mouvementée. Borgia a une fille, Lucrèce, qu’il veut marier. Innocent VIII est en train de mourir. Il faut lui trouver un successeur. Borgia est sur les rangs mais face au redoutable cardinal Della Rovere. Les enjeux sont lourds, la France en embuscade a des vues sur l’Italie. Un vrai panier de crabes. Borgia s’allie à Médicis, il lui faut obtenir l’investiture. Il est élu, ce Pape qui a des enfants et une femme. La politique prend le dessus, les deux frères fils de Borgia s’affrontent. Lucrèce Borgia épousera Sforza. Borgia exerce un pouvoir sans scrupules. Savonarole est aussi de la partie. Un album un brin complexe, même si le nom de Borgia est connu pour ses passions fort peu religieuses. Il faut lire le dossier en fin de ce tome 1 pour mieux appréhender le personnage dont Simona Mogavino signe le scénario et Alessio Lapo le dessin.
Jean-Paul II échappe de peu à une tentative d’assassinat en mai 1981. Ce qui va bouleverser le monde entier et être la trame de fond de l’album. Son enfance est marqué par la mort de sa mère. Il est Polonais, devient prêtre, travailleur forcé pendant l’occupation allemande. Le futur Jean-Paul II va gravir les divers échelons de l’église catholique. Staline meurt en 1953. En 1963, Karol Wojtyla est nommé archevêque de Cracovie et se heurte au pouvoir communiste. En 1978, Jean-Paul Ier meurt après seulement 24 h comme pape. Le 16 octobre 1978, Karol Wojtyla devient pape. Il va voyager à travers le monde et bien sûr devenir très gênant pour une Union Soviétique en perte de vitesse. En Pologne, Lech Walesa rebat les cartes. Gorbatchev joue la carte de la détente. Premier pape non italien depuis des siècles, Jean-Paul II aura marque comme nul autre l’histoire de la chrétienté. Dobbs a signé un scénario parfait, qui permet de bien comprendre l’homme, sa force, sa soif de paix. Un dossier complet clôture cette saga remarquable dessinée par Fabrizio Fiorentino.