On savait que Romulus et Remus, élevés par une louve compatissante avait fondé Rome et que ça avait mal tourné entre les deux frères. Ne voilà-t-il pas que Laurent Moënard, spécialiste éminent de l’Antiquité, nous sort un troisième larron qui aurait bien pu brouiller les cartes entre les dieux toujours aussi taquins et la naissance de l’Urbs (pour les latinistes si il en reste). Donc Le Troisième fils de Rome emprunte cette voie qui va se révéler mouvementée, romanesque et sous le crayon de Stefano Martino d’un trait qui tient bien la voie appia. Manigances, complots, meurtres sanglants divers et interventions divines sans lesquelles tout ouvrage sur Rome serait comme du pain sans sel.
Énée, le guerrier, demi-dieu comme Achille, s’est enfuie de Troie et débarque en Italie au bord du Tibre. Après lui douze rois se succèdent dont le méchant Amulius qui fait le ménage à coup de glaive. Seule survivante une vestale Rhéa Silvia qui se fait faire des jumeaux par Mars, le dieu de la guerre. A noter qu’une vestale devait rester vierge. Romulus et Remus étaient nés. On les les met dans des berceaux sur le Tibre. La louve les sauve et les nourrit. Quand ils découvrent les tares familiales ils trucident Amulius mais qui entre-temps avait violé Rhéa Silvia et lui avait fait un troisième enfant. Tout le monde suit ? Il vaut mieux car ce troisième fils de Rome avait pour but de dégommer les jumeaux puis de détruire Rome. Quelques siècles plus tard une secte a repris les objectifs du troisième fils de Rome, anéantir la civilisation romaine par tous les moyens. On est en pleine guerre punique, Carthage et Rome s’affrontent. Martius reçoit de son père qui sait qu’il va bientôt être assassiné par les tueurs de la secte la mission de défendre Rome à tout prix.
On rentre ensuite dans le vif du sujet, Hannibal et ses éléphants, l’armée romaine qu’il a battue, mais il faut qu’il rentre à Carthage, erreur stratégique car Carthago delenda est. Scipion s’en chargera et Martius va le rejoindre. Un bon point pour la clarté du scénario même si la secte a un côté nécessaire mais un peu tiré par la toge. Belles scènes d’action, un héros qui a à faire ses preuves, un dessin bien maîtrisé, le tout pour une saga en cinq tomes, un peu long peut-être mais à vérifier à l’usage.
Le Troisième fils de Rome, Tome 1, Martius, Soleil, 14,95 €
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