Il était une fois une planète, une station spatiale où il n’y avait que des riches. Mais vraiment des gros riches, à plusieurs milliards d’euros le couple. Et quoiqu’ils fassent ils gagnent de plus en plus d’argent grâce à tous les miséreux qui bossent pour eux sur Terre. Mo/CDM a fait un reportage exclusif sur cette population au demeurant fort sympathique qui a des problèmes, et oui. Il a donc fait un tour sur La Planète des riches. Ces brèves et édifiantes histoires ont paru dans Fluide Glacial mais il fallait les rassembler pour enfin pouvoir bien montrer aux masses laborieuses qu’avoir de l’argent ce n’est pas simple. Et ça ne fait pas vraiment le bonheur ? De quoi même en avoir des sueurs froides et devenir neurasthénique.
Ils en avaient marre les riches, les nantis, les milliardaires de se faire cracher au visage. Ils ont mis leur pognon en commun pour créer leur propre planète façon Bahamas, Ritz, Saint-Moritz, un tout en un, paumé dans l’espace mais quand même avec vue sur la Terre. Pour accéder au Club Diamant, Monsieur et Madame Delatune ont montré leur fortune, actions, lingots mais à leur arrivée découvrent une faille du système. Personne pour porter les valises puisqu’il n’y a que des richards sur le satellite. Il va falloir trouver un petit pauvre. Les Delatune ont un autre souci. Comment dépenser leur fric sinon on est frustré ? Il faudrait qu’ils achètent une Ferrari toutes les 27 minutes pendant vingt ans. Pas possible la cadence pour le constructeur italien. Quant à Madame, avec un seul cou, elle ne peut pas mettre tous ses colliers en même temps. Il peut y avoir des intrus à bord du Club Diamant, un type qui porte un tee-shirt de grande surface. Horreur, mais en fait erreur de ce brave Duchéquié qui s’était attifé façon pauvre pour la soirée déguisée. Le nigaud.
Et il y va Mo/CDM, et pas avec le dos de la cuiller en argent. Le bon docteur Brouzouff est là pour que les riches se sentent bien dans leurs Church’s. Au point d’inventer une machine à brûler les richesses quand la limite est dépassée, pour les aider à dépenser dans leur capsule. Tout est très sérieux dans cet album surréaliste. On se dit que finalement il vaut mieux être pauvre, ou Pape car il y est lui aussi le Saint-Père dans l’espace. Il a eu trait de génie. Plus de miroirs et on ne se regarde plus en face. Pas de remords comme ça. Et tout est à l’avenant. Humour décalé, noir quand même mais drôle à souhait. Ils nous ferons toujours mourir de rire les riches.
La Planète des Riches, Tome 1, Un voyage de la Terre à la thune, Fluide Glacial, 10,95 €
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