Sacré Undertaker, il a un cœur d’artichaut malgré ses airs de dur désabusé, roi du cercueil et de la tombe fraichement creusée. Qu’il n’hésite pas au besoin de remplir par un cadavre si besoin. Miss Prairie est l’amour de sa vie mais rien n’est simple pour Joan Crow alias Lance Strikland. Il prend un peu de bouteille au fil des albums et il va tomber sur une espèce de diablesse dans le style catho extrême, Sister Oz. Mine de rien Xavier Dorison a signé un scénario en pleine actualité, l’avortement remis en cause aujourd’hui dans de nombreux états US. Alors on va voir qu’à la fin du XIXe siècle ce n’était pas vraiment entré dans les mœurs. Un affrontement que Ralph Meyer met en scène d’un trait qui certes a du Giraud en lui et son propre grand talent en plus. On repart sur un nouveau diptyque toujours au top, nerveux, parfaitement cadré et avec des couleurs de Caroline Delabie qui font flamboyer ce western qui est aussi une chronique de mœurs.
Une femme qui veut se faire avorter, Undertaker qui reçoit un télégramme de R. Prairie et qui va courir avec son corbillard et un bel anneau en or au Texas. Le père Wilson qui va lui aussi au Texas dans le même patelin tombe sur une déjantée au demeurant fort jolie qui lui demande de se repentir. Mais il meurt dans un accident provoqué involontairement par la prêtresse en noir Sister Oz. Undertaker débarque le cœur en joie à Eaden City pour découvrir que R. Prairie qui l’a appelé ce n’est pas Rose mais Randolph son mari médecin. Damned. Le Jonas tire la gueule mais va avoir du boulot avec le père Wilson et fœtus que sa mère Eleanor Winthrop si elle avorte veut faire enterrer. Sans oublier l’illuminée qui débarque chez le médecin qui doit pratiquer l’avortement.
Si on ajoute le shérif du patelin, qu’on est après la guerre de Sécession et que le Texas était sudiste, on a le décor. La suite on va immédiatement chez son libraire pour la découvrir. Il y a des rebondissements épistolaires entre autre, de l’action, le machiavélisme de la sister qui en plus tire plus vite que son ombre, reine de la manipulation psychologique. Comment tout cela va-t-il finir ? Il va falloir attendre mais déjà c’est du lourd qui touche au chantage, à la peur et à une Sister Oz redoutable qui n’a rien à voir avec le magicien. Du très bon Dorison, Meyer et un Undertaker qui fait partie du palmarès des meilleures BD grand public, à savoir de la vraie BD pas du délire graphique.
Undertaker, Tome 7, Mister Prairie, Dargaud, 16, 95 €
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