Difficile de trouver aussi mythique en grandes actrices américaines des années 50 à 60 qu’Ava Gardner. Miss Monroe ? Pas sûr car Ava c’était un vrai fauve, une Comtesse aux pieds nus incomparable qui va faire briller les écrans quarante ans avec 70 films. On n’oubliera pas cependant Katharine Hepburn en tête des monstres sacrés féminins d’Hollywood avec comme alter ego masculin le génial Humphrey Bogart qui sera son partenaire dans African Queen et celui d’Ava dans la comtesse. Mais Ava était un fauve qu’il ne fallait pas croire maîtriser ou dompter. Ana Miralles (Djinn avec Dufaux évidemment, Waluk) que l’on retrouve avec joie, flanquée de son mari Emilio Ruiz au scénario racontent le voyage de la star à Rio pendant son périple en Amérique du Sud. Pas un cadeau car le pays est en transes à la suite de la mort de son président et ce n’est pas à une carioca que la Gardner va être invitée. Sans compter sur un certain Howard Hugues jaloux comme un tigre et d’une rare puissance.
48 heures qui vont lui paraître un siècle. Déjà à Rio avant qu’elle n’arrive en septembre 1954 tout le monde est sur les nerfs. Il faut choisir son hôtel, gérer son arrivée avec une foule certainement en délire. Aux manettes Gilberto Souto qui traite avec l’agent d’Ava, Hanna. Il ne faut surtout pas qu’Ava descende de l’avion avant l’arrivée de Souto et il lui faut des passeports diplomatiques pour éviter la douane. Dans l’avion Ava donne une interview mais elle ne se livre pas. Dans la Comtesse aux pieds nus le réalisateur Joseph L. Mankiewicz a dit qu’ils jouaient mieux que sa tête. Hanna la prévient que la semaine va être chargée. A Rio, Souto est embarqué par la police pour falsifications de passeports, ceux que l’ambassade US vient de lui donner. Résultat personne pour réceptionner Ava et sa galère commence dès ses premiers pas à Rio. Insultes diverses, elle s’échappe cependant avec Hanna et sa gouvernante mais trop tard elle est rejointe, encerclée, c’est la panique. On la bloque à la douane et on fouille ses valises. Sa voiture a du mal à se frayer un passage. Arrivée à l’hôtel elle chasse les journalistes qu’elle ne verra que le lendemain. Souto réapparait et elle fait son caprice : l’hôtel est nul et elle veut aller au Copacabana Palace.
Si le voyage a été totalement torpillé par Hugues qui la rejoindra et lui offrira une parure incroyable qui vient de la famille du Tsar, la belle Ava a un caractère de fer. Elle saura séduire cependant, Sinatra homme de sa vie lui téléphone et ils s’engueulent. La presse se déchaine. Elle est pistée et flanque un cendrier sur la tête de Hugues, croit l’avoir tué. Pas évident le départ non plus car la douane va la bloquer à nouveau elle et Hanna avec des motifs incroyables. Un vrai chemin de croix mais Ava comme le montre Miralles c’est un tempérament de feu. Un album qui lui rend hommage à sa façon sur un dessin toujours aussi somptueux de Miralles.
Ava, Quarante-huit heures dans la vie d’Ava Gardner, Éditions Dargaud, 22,50 €
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