Il faut croire que l’analyse faite par ligneclaire.info dans son édito Tout va très bien Madame la Ministre collait avec la réalité ressentie, entre autres, par les auteurs de BD à la suite des déclarations de la Ministre de la Culture et de son communiqué de presse à Angoulême.
Même si, encore une fois, on ne peut que se réjouir qu’Aurélie Filippetti se sente concernée par les problèmes de l’édition en général et de la BD en particulier. Elle a cependant été obligée de faire une mise au point dans Télérama pour s’expliquer sur le fond. Et puis Maëster a bien résumé la situation par un dessin sans équivoque (voir ci-contre) sur le risque que les auteurs ont de se voir peu ou pas reconnu. Une occasion aussi d’aller faire un tour sur son site MaësterBD.
Il ne manquait plus que la prise de position d’un syndicat. Voici des extraits du communiqué du syndicat national des auteurs compositeurs, branche Bande Dessinée, à qui on laisse bien sûr la responsabilité de ses déclarations mais qui très représentatif des auteurs du 9e art :
Le SNAC-BD se réjouit de l’intérêt porté par Madame la Ministre Aurélie Filippetti à la bande dessinée. Toutefois, les auteurs de ce secteur de création restent perplexes sur l’intérêt réel .
Tout d’abord les auteurs déplorent que Mme la Ministre ait pris le temps de rencontrer à plusieurs reprises le SNE et les représentants des grandes maisons d’édition, et n’ait jamais trouvé le temps nécessaire pour recevoir les organisations représentant les auteurs, bien que celles-ci aient sollicité de telles rencontres…
Le SNAC et les autres organisations … réclament depuis maintenant 5 ans une modification des dispositions du Code de la propriété intellectuelle sur le contrat d’édition pour faire face aux enjeux du numérique, le texte actuel étant inadapté. Mais les auteurs doivent faire face à une résistance acharnée des éditeurs, peu désireux de changer un statu quo qui est totalement en leur faveur…
Faire en sorte qu’une négociation démarre fut déjà un premier combat. Une première phase de négociation avait échoué avant l’été, suite à des demandes de dernière minute du SNE (syndicat national de l’édition, ndlr), inacceptables pour les auteurs tant par le procédé que par le contenu. Il est à mettre au crédit de la ministre que le processus ait été relancé dès la rentrée sous l’égide d’un médiateur nommé par elle. Dans ces discussions, le ministère est plus un observateur qu’un acteur, et plus un médiateur que le protecteur de la partie faible.
Aujourd’hui cette seconde négociation entre le CPE et le SNE approche de son terme… Un échec final serait regrettable, alors que les représentants des auteurs ont fait preuve tout le long des discussions de pragmatisme, de responsabilité et de sens du dialogue pour trouver une base d’entente acceptable pour les deux parties. Les auteurs veulent une meilleure régulation de leur profession, tant le déséquilibre est flagrant entre les deux parties, notamment du fait de l’extraordinaire durée des cessions de droits en France (70 ans après la mort de l’auteur). Un accord ne sera possible et acceptable qu’à certaines conditions : redonner à l’auteur quelques moyens pour discuter avec son éditeur, garantir aux auteurs la transparence et l’équité des rémunérations.
Mme la ministre se réjouit de la vitalité du secteur de la BD en se basant sur la progression du nombre de titres et du chiffre d’affaires global des éditeurs. Ces chiffres cachent malheureusement une vérité beaucoup moins positive. Cette progression, obtenue par un nombre sans cesse croissant de sorties depuis 15 ans, a eu pour conséquence de précariser les auteurs, qui sont rémunérés sur les ventes de leurs albums, que ce soit en ventes directes ou pour le calcul des à-valoir.
Nous avons tenté à plusieurs reprises d’alerter Mme la ministre, comme le ministre qui l’avait précédée sur ce sujet, mais il semble malheureusement que le message ne lui soit pas parvenu ou qu’elle ne l’ait pas entendu…. Il faut noter que les libraires pâtissent également de cette surproduction galopante qui ne leur permet pas de faire un travail efficace de prescription. Nul aujourd’hui ne peut se vanter de lire tout ce qui sort, et souvent des ouvrages finissent au pilon sans même avoir eu l’opportunité d’être présentés à un lectorat potentiel.
Nous sommes heureux de voir en poste une ministre qui semble se soucier du secteur du livre, mais nous aimerions que pour une fois, les mutations économiques en cours ne se fassent pas au détriment des auteurs, comme ce fut le cas lors de l’apparition du livre de poche, qui avait vu une diminution de moitié des droits perçus par les auteurs. L’importance des éditeurs dans la chaine du livre ne saurait être minorée, tout comme celle des libraires. Mais il est bien certain que le livre n’existe pas sans son contenu intellectuel créé par les auteurs. Préserver la création en permettant aux auteurs de pouvoir en tirer un revenu proportionnel à leur investissement est l’enjeu actuel.
SNAC-BD
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