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Misty, histoires de filles pas toujours gentilles

Des histoires de filles mais pas dans le style de la gentille Lili ou de la pauvre cendrillon Angie Mack, certes maltraitée par sa marâtre mais victime assez consentante. Non, avec Misty, revue britannique créée par Wilf Prigmore et Pat Mills (La Guerre de Charlie) dont il signe les histoires avec Malcom Shaw, on va découvrir qu’il ne vaut mieux pas trop tirer sur la corde avec les jeunes filles qu’ils mettent en scène sur des dessins de divers auteurs comme John Amstrong ou Maria Barbara Castell. Traduite pour la première fois en français, Misty est une découverte que l’on doit, une fois encore, aux éditions Delirium mises à l’honneur récemment par l’attribution du Grand Prix d’Angoulême à Richard Corben, un auteur mythique que l’on a redécouvert en France grâce à Delirium. L’album sera disponible le 9 février.

C’est un vrai souffre-douleur Rosemary, orpheline de père et avec une mère un peu déjantée. Au collège elle en voit de toutes les couleurs à cause de Norma et de ses copines qui la harcèlent. Seule Anne la défend. Quand elle se sent en danger, Rosemary provoque des évènements bizarres dont elle prend de plus en plus conscience. Un jour elle découvre qu’elle a une cicatrice bizarre en forme de croissant de lune en haut du front. Sa mère lui avoue qu’elle a comme sa grand-mère un pouvoir auquel elle a pour sa part échappé. Un médecin veut faire des tests sur Rosemary mais tout va rapidement déraper. Norma va dépasser les bornes. Carrie sort de ce corps. Second épisode avec la fille d’un couple de magiciens qui passe ses vacances chez son grand-père. Jill débarque à Evergreeen. Une nuit elle découvre que tout le village danse sous la pluie. Son grand-père va lui expliquer pourquoi on vit très vieux à Evergreen.

Il y a aussi Eve qui fait des rêves bizarres après un accident. Mais qui est-elle vraiment ? Le bon docteur Frankenstein a fait des émules. Tordu à souhait. Mary est là également, Jan, que de l’angoisse qui monte en puissance à partir de situations en apparence normales. De braves filles à qui il arrive des aventures hors normes.

Misty a vu le jour à la fin des années soixante-dix et même si la cible du magazine était les filles, les garçons le lisaient avec ferveur. 170 000 exemplaires par semaine, le rêve, alors qu’en France on était resté pour le lectorat féminin dans le très politiquement correct dans le style de la Semaine de Suzette. Pat Mills a fait beaucoup pour Misty avec son sens inné du suspense, inventeur génial de comptes qui tournent vite au roman noir teinté d’horreur. Il faut lire cette intégrale de 176 pages, c’est un horrible bonheur de découvrir Misty.

Misty, Anthologie, Delirium, 24 €

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