Albums

Giant, New York au plus haut des cieux

Le New York des buildings qui sortent de terre et défient le ciel, le Rockefeller Center, l’Empire State, et ces hommes qui grimpent sur des poutrelles pour faire grandir ces monstres, mais c’est aussi la grande dépression, le chômage, la misère. Giant est signé par Mikaël, une chronique violente, sociale et réaliste du rêve américain qui a dérapé, la maffia se met en place, et plus tard, la reprise économique, la guerre. Un héros taiseux, mystérieux et pourtant sentimental dont on suit avec émotion les aventures dans un monde sans pitié. Mikaël a restitué l’ambiance de la démesure, du pouvoir écrasant de l’argent sur Manhattan et les convulsions d’une société qui ne fait pas que dans la douceur de vivre.

Dan se fait embaucher sur le chantier du Rockefeller Center. Giant, une armoire à glace qui parle peu va lui apprendre le métier de riveteur. Récupérer au vol des rivets portés au rouge pour assembler en plein ciel les poutres en acier des buildings. Il a de la chance Dan car les places sont chères avec la crise. Giant est chargé de renvoyer ses affaires à la famille de Ryan Murphy qui vient de se tuer en tombant du haut du building. Dan et Giant sympathisent. Giant découvrent les lettres que Ryan recevait de sa femme et il va lui répondre comme si de rien n’était. Il joint de l’argent à ses lettres. Sur le chantier on finit par se poser des questions sur l’identité de Giant. Mais la maffia fait son apparition et cela ne plait pas à Giant.

Le fil se déroule peu à peu dans ce premier tome. On est entre Steinbeck et Hemingway, Il était une fois en Amérique et Gang of New York, entre désespoir et lueur fugace de lendemains qui chanteront peut-être. On se doute bien que Giant a des raisons très irlandaises de se taire. Le dessin est évidemment réaliste, sur fond sépia qui et gris qui donne le ton au récit. Mikaël (Promise) a bien fignolé son album qui aura une suite. La fin du premier tome est dans le genre surprise-surprise. On a aussi en arrière plan la vie politique américaine, Roosevelt, la prohibition et le crime organisé. De bons dialogues et un découpage efficace.

Giant, Tome 1, Dargaud, 13,99 €

.

Partager

Articles récents

Les Morsures de l’ombre, au fond du piège

Un polar psychologique à succès de Karine Giebel en 2009, ce sont Miceal Beausang-O'Griafa, Xavier…

23 novembre 2024

Le Voyage de Renn, un ours bien léché

Une belle histoire dans la lignée des récits à la Mowgli, des animaux que tout…

23 novembre 2024

Complainte des Landes perdues Cycle 4 Tome 4, Sioban en première ligne

Sioban, le retour avec Jean Dufaux évidemment et Paul Teng qui en est pour le…

22 novembre 2024

Collection Papillon Noir, Gallimard avec Benjamin Lacombe pour Noël

On dira que les Éditions Gallimard avec la création de Papillon Noir, leur toute nouvelle…

22 novembre 2024

La Sagesse des mythes de Yvain le chevalier à la Belle au bois dormant

On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…

21 novembre 2024

Pyongyang parano, les blaireaux des légendes

Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…

21 novembre 2024