Le New York des buildings qui sortent de terre et défient le ciel, le Rockefeller Center, l’Empire State, et ces hommes qui grimpent sur des poutrelles pour faire grandir ces monstres, mais c’est aussi la grande dépression, le chômage, la misère. Giant est signé par Mikaël, une chronique violente, sociale et réaliste du rêve américain qui a dérapé, la maffia se met en place, et plus tard, la reprise économique, la guerre. Un héros taiseux, mystérieux et pourtant sentimental dont on suit avec émotion les aventures dans un monde sans pitié. Mikaël a restitué l’ambiance de la démesure, du pouvoir écrasant de l’argent sur Manhattan et les convulsions d’une société qui ne fait pas que dans la douceur de vivre.
Le fil se déroule peu à peu dans ce premier tome. On est entre Steinbeck et Hemingway, Il était une fois en Amérique et Gang of New York, entre désespoir et lueur fugace de lendemains qui chanteront peut-être. On se doute bien que Giant a des raisons très irlandaises de se taire. Le dessin est évidemment réaliste, sur fond sépia qui et gris qui donne le ton au récit. Mikaël (Promise) a bien fignolé son album qui aura une suite. La fin du premier tome est dans le genre surprise-surprise. On a aussi en arrière plan la vie politique américaine, Roosevelt, la prohibition et le crime organisé. De bons dialogues et un découpage efficace.
Giant, Tome 1, Dargaud, 13,99 €
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