La Pin-up du B-24 est une histoire d’aviation signée par le tandem Jack Manini, Michel Chevereau au dessin, aux éditions Bamboo, collection Grand Angle. Le dessinateur était à Montpellier, en dédicace chez Azimuts, avec le tome 1 de cette aventure dans laquelle la pin-up peinte sur le nez de l’avion va porter bonheur à l’équipage jusqu’au jour où le B-24 se crashe en plein désert. Le pilote se retrouve à l’hôpital sans savoir comment il y est arrivé, ni ce qu’est devenu son équipage. Il va vouloir retrouver l’épave de son zinc. Michel Cheverau est revenu avec ligneclaire sur les débuts de cette excellente aventure en plein ciel de guerre en 1943. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Michel Chevereau, comment vous êtes vous embarqué dans cette aventure très aérienne avec Manini ? C’est un projet qu’il vous proposé ?
On parle d’une BD qui vient après Le Poids des nuages qui se passait déjà dans le milieu aéronautique et que j’avais faite avec lui. A la fin de ces albums, il m’a demandé si j’avais une idée de nouveau projet. J’ai répondu oui. En fait, on pensait faire une suite au Poids des Nuages mais la maison d’édition n’a pas voulu. On aurait reporté l’action d’Argentine au Sahara français pour rebondir dans une affaire d’espionnage. Cela dit l’ambiance m’aurait intéressé. On est reparti sur autre chose. C’est la photo d’époque d’un B-24 échoué dans le désert qui a été le déclic.
C’est vous qui avez proposé l’idée de départ ?
Oui, Manini a fait un synopsis mais c’est bien sûr son scénario. Le synopsis a été remanié une fois. On y a ajouté chacun un peu de nous mais le scénario c’est Manini.
Vous avez eu besoin d’un grosse documentation ?
Oui, on va sur internet, au musée de l’Air. Il faut qu’on soit crédible.
Il y a dans cet album (et suivant) car ce sera un diptyque, le thème de la pin-up peinte sur le nez de l’avion, la mascotte qui lui donne son nom. On avait déjà eu une histoire de pin-up avec Berthet et Yann. On retrouve aussi ce thème chez Romain Hugault. On est dans une aventure avec action, fond historique. Vous avez créé de toute pièce la pin-up qui orne le fuselage du B-24 de vos héros ?
Tout à fait. C’est une sorte de marraine, mélange des visages de trois copines des aviateurs, mais au départ je voulais aller beaucoup plus loin. J’avais proposé plusieurs idées dont celle d’une pin-up qui vieillirait au fur et à mesure des missions de l’équipage. On pouvait toucher un thème plus fantastique. Cela dit, je ne vous dis pas ce qui va se passer dans le second album. J’aurai préféré qu’ils fassent des missions de bombardement au-dessus de l’Allemagne et qu’à chaque fois la pin-up prennent des années. A la fin, pour la dernière mission, elle serait devenue un squelette et on se doute des problèmes que cela aurait posé au sein du groupe de bombardement.
On a le crash du B-24, la pin-up qui a protégé l’avion, mais il y a eu un grain de sable ?
Vous le verrez dans le deuxième album. Le pilote veut savoir ce qui s’est passé, qui l’a amené aux urgences à Tobrouk, avec une part de mystère sur ce qu’est devenu son équipage. C’est une fiction. Et plus tard il part sur les traces de la carcasse de son avion pour tenter de comprendre.
Comment travaillez-vous ?
Traditionnel à 100 % sauf la couleur. Jack me livre un scénario très détaillé avec un story-board. On le retravaille, j’interviens si besoin en particulier pour franciser le jargon aéronautique. Un crayonné ensuite en A3, j’envoie pour les fenêtres textes puis encrage. Retour à Manini pour la couleur. Mois je suis en fin de carrière, je ne vais pas changer, il me faut le plaisir du papier.
Comment avez conçu les personnages avec Manini ? Il vous donne des indications ?
On s’est accorde au début sur le héros, le pilote. Au début il était un peu trop beau. On a affiné. Et pour la pin-up je l’ai créée sans problème.
Vous vous êtes plongé dans tous les bouquins qui existent sur le thème des « nose art » ?
Oui bien sûr. Disney en a fait beaucoup. J’en ai dessiné quelques-uns dans le dossier final, inventé à partir d’existants. Les Allemands, les Anglais n’en avaient pas. Peu chez les Français. On arrive à la fin de ce premier tome à un gros point d’interrogation.
On est en effet sur deux mystères. Ce qui est arrivé à l’avion et comment il est arrivé à l’hôpital. Il va le retrouver son B-24.
Oui et il se crashe une seconde fois mais à cause d’un vol d’oiseaux qui le percute près de la carcasse du B-24. On a fait un truc un peu symbolique. Le B-24 a perdu ses repères lors de son dernier vol et est parti vers le Sud.
La pin-up va jouer un rôle dans la suite ?
On va comprendre quel a été le grain de sable qui a fait échouer la dernière mission.
Et ensuite, des projets ?
Après le deuxième album, rien de prévu. On verra si il y a une suite, une année sabbatique peut-être, continuer dans l’aéronautique, l’espionnage aussi. A voir.
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