Une sorte de résurrection dont il est difficile de parler car si intime, c’est celle de Catherine Meurisse qui a échappé de peu au massacre de Charlie Hebdo. Dans La Légèreté qu’elle consacre à son mal-être de survivante, Catherine Meurisse s’exorcise presque, tente de retrouver le goût à la vie, de refaire surface.
Avec une grande pudeur, une vraie tendresse, un amour pur en fait pour ses amies et amis de Charlie, Catherine Meurisse se bat contre sa douleur. Se sent-elle coupable de ne pas avoir été à leurs côtés ? Sûrement. On découvre au fil des pages et de ses dessins, incompréhension, stupéfaction, état rare, et pourquoi pas remord ? Elle doit, et elle va dépasser ce stade, que nombreux ont connu en particulier en 1945 à la libération des camps. Elle lutte avec des bas, des hauts qui la mènent à Rome où elle demande asile, ou sur les traces de Proust. Elle note qu’elle doit penser à vivre. L’émotion ressentie, et qu’elle fait partager, a une force incomparable. Les larmes se mêlent aux sourires, à l’humour, à la déprime. Catherine Meurisse combat la haine par le souvenir, la beauté de l’art et la fidélité aux êtres chers. On a envie de lui dire que sa légèreté nous est indispensable.
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