On l’avait annoncé ce Méga Spirou ou Mégaston, comme on veut, qui sort au moment même où le film tiré des aventures du héros mythique de Franquin entame sa carrière sur les écrans. Non sans polémique. Pour les uns on flirte avec le sacrilège. Fallait pas toucher à ce héros de papier et d’ajouter qu’en prime le film est mauvais. Pour d’autres ces gardiens du temple ont tout faux parce que le film est drôle, dans l’esprit Franquin et qu’après tout les chapelles… Comme on n’a pas vu les débuts de Gaston en chair et en os on va se contenter de parler de ce Méga Spirou Spécial Gaston qui, quoiqu’il en soit, est venu en appui du film auquel une belle partie des pages est consacrée. Opportunisme commercial, pourquoi pas, mais qui condense en un seul album quelques belles pages sur le plus illustre des poètes glandeur de l’histoire de la BD.
Un dossier sur le long-métrage ouvre en effet l’album. Le réalisateur Pierre-François Martin-Laval explique le pourquoi et le comment de ce passage du papier au cinéma. Justification ? Il se défend s’avoir changé la psychologie de Gaston et il incarne Prunelle. Une sélection de ce qu’il considère comme ses Gaston poursuit ce dossier dans lequel l’acteur Théo Fernandez est aussi interviewé comme Jérome Commandeur qui tient le rôle de l’homme aux contrats, De Mesmaeker. Et puis il y a Gaston décliné avec plus ou moins de bonheur par des auteurs de BD. Pas de palmarès mais on l’a déjà dit le Gaston de Fabcaro et Fabrice Erre est celui qui se singularise le plus tout en collant à l’idée de ce que pourrait être une suite. Un gros dossier écologie avec les incontournables, de Yann Arthus-Bertrand au directeur de Green-peace, Hubert Reeves (le plus pertinent), ou encore José Bové sur son plateau du Larzac. Le tout entrecoupée de planches de Franquin sur les animaux ou les chasseurs. A signaler la planche signée par Gaston de Pieter De Poortere, excellente. Reste à savoir si on a vraiment envie de savoir ce que pense tout ces importants personnages de Gaston. On aurait adoré que Franquin soit là pour leur répondre.
Dossier BD avec Janin qui a retravaillé les couleurs originales de Gaston, et Parme, Tarrin (dessin qui colle bien), Feroumont, Nob, Yoann évidemment, Trondheim, Schwartz, Libon qui offrent leur vision du phénomène. On en passe. Inégal mais inévitable. Zep bien vu. La page d’Amnesty International et la planche de Gaston sur la torture sont les plus marquantes de l’ouvrage car elles sortent à juste titre du Tout le monde il est beau qui préside dans l’ensemble. La cuisine, et encore des déclinaisons de Gaston, des bonus inédits terminent l’album. Bon. On ne crie pas au miracle. Ce Mégaston est propre sur lui, un complément sympa au film qu’on ira voir, juré.
Méga Spirou, Spécial Gaston, Dupuis, 11,90 €
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