Comics

Last American, commandant de l’apocalypse

La fin du monde et un seul survivant, le dernier Américain, un homme de guerre accompagné de robots, c’est sous la présidence de Ronald Reagan que John Wagner et Alan Grant ont signé cette histoire dessinée par Mick McMahon. Last American est le miroir de l’angoisse existentielle des USA tout au long de la guerre froide face à une potentielle guerre nucléaire. Qui gagnerait et surtout à quel prix ? Y’aurait-il en fait un gagnant, un perdant et quels survivants sur une planète ravagée ? Le thème n’est pas nouveau mais grâce à l’éditeur Delirium et à son travail de bénédictin de réédition de pépites oubliées de comics britanniques, on redécouvre Last American et son héros perdu, le soldat Pilgrim, inédit en France.

Le capitaine Ulysses S. Pilgrim a été choisi par le président des États-Unis pour être le seul homme a être préservé du feu nucléaire qui va s’abattre sur le pays. Il devra rétablir l’ordre quand tout sera fini. Il sera le dernier homme sur Terre a être investi du pouvoir du gouvernement américain. Pilgrim a abandonné femme et enfant vingt ans plus tôt et se retrouve cryogénisé dans un abri sous terrain. A ses côtés des robots, Charlie, Able et Baker. Armé jusqu’au dents, Pilgrim rejoint la surface et ne trouve que des fourmis qui ont survécu. Mais il se met en route malgré tout dans un paysage désolé jonché de squelettes et de carcasses de voiture. Il arrive dans la ville de Poughkeepsie détruite où la radioactivité est forte. Pilgrim commence a avoir des états d’âme face à l’horreur et au désert qu’est devenu la Terre. Il doit se shooter pour retrouver le moral. New York est sans vie apparente et Pilgrim s’imagine entendre des voix. Et aussi une radio qui émettrait encore.

Angoissant de la première à la dernière image. Pilgrim est confronté à l’indicible, à ce que personne n’est capable de décrire et pour cause encore aujourd’hui. Une guerre atomique généralisée, quelques espoirs pour un renouveau, Last American est une histoire complète en quatre chapitres, réflexion active sur l’après mais non pas de plusieurs survivants mais d’un seul homme avec ses peurs, ses faiblesses, ses doutes et au final son humanité. On est accroché aux basques de Pilgrim, héros malgré lui, commandant de l’apocalypse, entouré de robots finalement très humains. Le dessin est fort, associe fantasmes et réalité, tristesse avec une rare efficacité.

Last American, Éditions Delirium, 24 €

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