Et si on parlait d’humour, ce qui par les temps qui courent, à coups de virus mutants, ne peut que faire du bien. Tiens un vaccin bourré d’humour ce ne serait pas mal. Alors une petite sélection s’imposait. Pour rire de tout et de rien avec Mazan, Killoffer et Lécroart.
Mazan, il voit des nains partout, et de préférence dans le jardin. D’où ce recueil à l’italienne d’aventures plus ou moins statiques sous forme de strips réalisés à l’atelier Brol en 1994. Ils ont repris du service Les Nains de jardin dans ce charmant livret où ils s’en donnent à cœur joie. Jolie pelouse, brouette bien connu, le nain est une cible, un fantasme, un évadé en puissance. Faut dire que la vie de nain ce n’est pas de la tarte bien que permettant des libertés coupables pratiques. Le pet discret, la mort en souriant, prendre une pause et la reprendre, on en passe et des meilleures. Le nain est drôle, intrigue, pousse facilement dans la gazon, est prêt à faite le tour du monde sans bouger. Un nain dort peu dans le jardin, joyeux, simplet. Ah non ce ne sont pas les mêmes. Les extra-terrestres ont bien compris que les humains sont des nains. On fait dans le surréalisme rigolo mais qui fait réfléchir. Colonisation, indépendance, le nain n’est pas à l’abri et peut-être solitaire avec sa brouette. On rit, on savoure, vive les malicieux nains de jardin.
Les Nains de jardin, Eidola Éditions, 12 €
Petit manuel d’humour en toute circonstance, c’est d’Étienne Lécroart. Des illustrations qui font les beaux jours de titres comme Libération ou La Croix donc tout terrain. Mais aussi dans les pages des hors-série de Fluide Glacial. Tabous, avec décalage et calendriers remis dans leur contexte histoire de savoir ce que luxure ou scatologie voulait dire. Une hôtesse de l’air prévenante, des nains (encore !) qui n’ont pas pris Chassieux avec eux. Des têtes de chapitres comme stylistique et le pou-garou, épuration et un ver solitaire qui ne peut vivre en couple, contemporanéité et des cons complotistes, on en passe et bien sûr des meilleures. Trait percutant, mots qui font mouche, Lécroart a su s’adapter, c’est ça le talent, aux contraintes thématiques de Fluide. Gagné.
Petit manuel d’humour en toute circonstance, Fluide Glacial, 9,90 €
En chair et en fer, il met les robots en scène Killoffer, et les sentiments qu’un humain qui lui ressemble pourrait bien éprouver pour ces machines dans un monde aseptisé. Un type peinard dans un monde qui a pété les boulons, masques à l’appui, c’est dans l’air du temps. Des drones espions et un robot domestique qui a une bonne bouille mais qui peut disjoncter. Crouic le robot. SOS robot à domicile. Et Patrice Killoffer a des rêves ambigus, sans paroles comme toute l’album au long format qui est une dissertation à la fois teintée d’humour et de poésie, de créativité et de sentiments. Robot maître du jeu, accroche-cœur, dont on ne peut se passer. Le trait est noir et blanc, riche, précis, savoureux mais la comédie peut aussi se transformer en tragédie loufoque.
En chair et en fer, Casterman, 24 €
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