Marc Trévidic a été juge d’instruction au pôle antiterroriste au TGI de Paris. Il exerce toujours mais à Lille comme premier vice-président au Tribunal de Grande Instance. Il connait particulièrement bien le sujet qui hante depuis des années la vie des Français mais aussi de la plupart des pays. Le terrorisme est donc le thème de Compte à rebours, une série sur laquelle Marc Trévidic a été partie prenante associé avec un maître du polar, du thriller, Matz. Du Tueur à Tango en passant par Corps et âme, Matz est un spécialiste du genre à l’écriture concise et percutante. Au duo de scénaristes on ajoute Giuseppe Liotti avec un trait réaliste sans surcharge inutile qui colle à l’action et fait vibrer les pages. Un voyage impressionnant pour ne pas dire terrifiant dans un monde bien réel et sans concession. Sortie le 21 mars. L’album a souvent été évoqué sur les médias ces derniers temps.
Jean-Frédéric Martinez, dit Abou Othman, un converti à l’islam est mort en martyr en Syrie. C’est ce qu’une voix anonyme a annoncé à son père. A la DGSO on pistait Abou et la nouvelle de sa mort n’attriste personne. On vérifie bien sûr et tout concorde. Il aurait été tué et donc on lève les mesures de recherches, fiche S ou autre ce que fait faire le juge d’instruction Antoine Duquesne en accord avec le commandant Corbier, un policier. Duquesne a des difficultés à faire co-habiter sa vie de famille et son travail. Un suspect terroriste est arrêté, Nordine Charaoui. Charaoui avoue qu’il a été un djihadiste et confirme qu’Abou est mort. Mais Duquesne sent que quelque chose ne colle pas dans ce dossier trop facile. Daech semble se donner beaucoup de mal pour convaincre les services de renseignement que Abou a été tué. Duquesne prend une décision dangereuse, relâcher Charaoui pour remonter la possible piste Abou.
On comprend très vite qu’il y a comme qui dirait anguille sous roche. Et les évènement s’enchaînent à toute vitesse. Mortels bien sûr. On comprend le poids des responsabilités qui peuvent peser sur les épaules d’un juge. Quels risques prendre ou faire prendre à des innocents en cas d’erreur et comment s’en remettre dans ce monde feutré qu’est la magistrature, inconnu ou au moins méconnu, pour ne pas dire volontairement secret à l’abri du public. Marc Trévidic et Matz ont bien monté leur affaire en toute crédibilité. On en parlera sûrement beaucoup de ce Compte à rebours car la réalité et la fiction peuvent finir par ne faire qu’un, pour le pire dans une guerre sans fin et d’une rare cruauté.
Compte à rebours, Tome 1, Es Shahid, Rue de Sèvres, 15 €
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