Un laboratoire russe où on assassine des criminels pour le plus grand bien de l’humanité une glande qu’on leur retire, un cadavre qui change d’identité, une chercheuse perdue, et bien sûr Matz qui double Walter Hill au scénario. Retour du duo après Corps et âme. On pouvait s’attendre à une bombe. Gagné. Le Spécimen, c’est un thriller qui flanque la trouille et ne fait pas dans le demie mesure. Mais qui c’est ce mec là, apparu de nulle part, capable de faire faire les pieds au mur à n’importe qui ? Et si il veut de détruire la planète. Julen Ribas est au dessin. Une découverte cet auteur, au style réaliste, ligne claire et comics réunis, trait fin et expressif.
En Sibérie, une jeune femme erre sur la glace. Elle est récupérée par l’armée et interrogée. Irina est médecin, seule survivante du centre expérimental d’un groupe scientifique. Au passage on lui apprend qu’elle est enceinte. Mais Irina a de curieux et puissants pouvoirs destructeurs. Tout a commencé au centre quand on a exécuté un criminel. Ce qui n’a pas marché du premier coup. Le responsable de la sécurité Bedford assiste en direct au changement d’identité du cadavre. Irina constate que le nouveau est mort, a été en parfaite santé cependant. Les autorités débarquent pour essayer de comprendre le phénomène. Irina est victime de curieux cauchemars qui se passent dans le passé et sont violents. Elle y côtoie un personnage qui ressemble au visiteur. Le cadavre devenu le Spécimen se réveille et ne veut parler qu’à elle. Il semble tout savoir du monde qui l’entoure et est aveugle. Les cauchemars se multiplient pour Irina puis tout va déraper.
L’immaculée conception, Dieu ou le diable, un pouvoir sans limite, on peut donner ses propres réponses à toutes ces questions. Walter Hill et Matz qui adapté le texte livrent un ouvrage qui juge l’expérimentation sur êtres humains, l’hypocrisie, anticipe sur une sorte de messie qui a décidé de remettre les pendules à l’heure et de laisser une trace de son passage sur Terre. Des personnages à facettes, une philosophie appuyée du respect d’autrui malgré tout et un thriller pur et dur qui accroche ferme le lecteur. Du grand art.
Le Spécimen, Rue de Sèvres, 18 €
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