Dans le Tatoueur il y a le Tueur. On dira que c’est un raccourci facile pour rattacher le dernier scénario de Matz à sa série phare sauf que. A y être on évoquera aussi New York Cannibals de Boucq et Charyn pour le côté tatouage de haut vol. Or donc, Matz dont on sait, on connait toute l’agilité de créateur d’ambiances le plus souvent noires à souhait, a, cette fois, embarqué son héros dans un taxi dont le driver semble avoir une passion de plus en plus coupable pour la théorie du complot. Sauf que (deux fois de suite on a osé), la paranoïa peut aussi rejoindre la réalité. Le Tatoueur, garçon doué et très demandé, va avoir des soucis et des choix à faire sous le crayon et les couleurs d’Attila Futaki.
Il est à Paris et tatoue les gens riches. Mais c’est un discret le Tatoueur, Hongrois qui tombe un soir sur Lazlo, un chauffeur originaire e son beau pays et qui parle beaucoup. Le Tatoueur se fait toujours déposer loin de chez lui, histoire de brouiller les pistes. Il est menacé, paranoïaque à juste titre. Il est passé de la Hollande à Paris. Ses clients le suivent car il a un style inimitable. Pressé il appelle Lazlo qui lui avait laissé sa carte et qui lui annonce que les taxis savent tout de leurs clients. Et des chauffeurs vont se lancer dans un grand nettoyage qui a déjà commencé. Lazlo demande son aide au Tatoueur pour que cela n’aille pas trop loin. On apprend la mort du président du Sénat assassiné. Alors Lazlo, mythomane, affabulateur ? Ou est-ce qu’il y a des escadrons de la mort taxiteurs ?
Voix off au ton très proche du Tueur, enchainement d’évènements très vite qui mélange considération sur le tatouage, manipulations un brin complexes, Budapest, confrérie de chauffeurs complotistes, on a un peu de mal à y croire et à se laisser prendre au jeu. L’ordre établi, mais lequel, est en danger. Idem pour le final. On est paumé. Et déçu mais séduit par le dessin de Futaki (L’Ange de Budapest).
Le Tatoueur, Grand Angle, 14,50 €
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