Walter Hill, Jacamon, Xavier, Rochette, Hyman, Fred Simon pour son dernier album Le Grizzli, Matz est l’un des plus prolifique et doué, subtil scénariste de BD, polar en priorité qui réunit avec ses scénarios une des plus belles palettes de dessinateurs ou d’adaptations. Auteur chaleureux, convivial, il était à l’AcadéNîmes du polar dernièrement. Et Ligne Claire ne pouvait manquer de lui poser quelques questions sur ses projets, ses envies. Des réponses en toute simplicité et amitié. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Un polar rétro ce Grizzli, Matz, atypique ?
C’est une idée que j’avais depuis très longtemps. Un projet que je peaufine depuis plus de dix ans, faire un polar en argot dans la tradition française des années 50-60. C’est grâce à Fred Simon qui cherchait un sujet que cela a pu se faire. On se connaissait car on avait travaillé ensemble pour Groom, un magazine, on avait fait trois pages.
On peut dire de Grizzli que c’est un mélange d’influences littéraires et et cinématographiques, Audiard. Des héros à la Ventura, Blier. C’est une sorte de synthèse.
Oui, effectivement, j’ai relu Simonin, Dard, revu des films et j’en suis arrivé à constater que ce sont presque tous des histoires d’amitié, de trahison, de loyauté, de fidélité. Touchez pas au grisbi, Le Cave se rebiffe, c’était mon cadre et j’ai cherché une histoire dans ce style et idem pour le tome 2. On sera six mois après mais cela ne se suit pas, à la Gil Jourdan, des one-shot avec un héros récurrent. Pour le scénario c’est ce que j’ai dit, pour la BD c’est vraiment Jourdan personnage très vivant.
Et à part ça, Matz ?
A la rentrée le prochain Tango avec Xavier, un nouveau cycle, plus un Tueur dans la nouvelle saison. Il est passé aux ordres de l’état mais a du mal à rester dans les cases.
C’est une série qui a toujours bien marché depuis 1998, je me souviens du premier interview que j’ai fait de Jacamon au Salon du Livre.
Là on en est au tome 3 de la nouvelle trilogie, le 18e et j’écris le 19e. La série a son public et les derniers albums sont très réussis graphiquement. Jacamon est revenu à son style d’origine. Le Tueur est dans les Cévennes. Ensuite il y a d’autres trucs en marche dont peut-être un roman.
C’est plus difficile le roman que la BD ?
J’en ai déjà fait un à mes débuts. C’est tout à fait autre chose. Le roman est une immersion totale, pas possible de faire autre chose en même temps. La BD je peux en faire deux ou trois simultanément. Roman il y a des phases d’inspiration, on prend des notes. En BD aussi en fait.
Roman polar, pas historique ?
J’ai fait de l’historique avec la disparition de Josef Mengele, médecin nazi, aux Arènes. Mais polar à priori pour le roman.
Pas de série TV ?
Si, j’en avais fait une qui se passait à Montpellier, Antigone 34. Pas une très bonne expérience. Je ne suis pas vraiment demandé pour ça. Avec la BD je suis indépendant. Le Travailleur de la nuit aurait pu faire une série. Le Grizzli est mon 65e album. Je vais au Comicon de Budapest. On va travailler avec Luc Brahy aussi.
Quelles envies ?
Plein et beaucoup d’auteurs avec qui j’aimerai travailler. On a des projets avec Xavier, j’ai de bonnes idées de western. J’adorerai en faire un. Mon film favori c’est La Prisonnière du désert. Alors pourquoi pas.
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