Une sortie chez Paquet qui est une reprise de chez Panini Comics, Deadwood Dick, aventures western pures et dures d’un héros Noir qui va, contraint et forcé, s’engager dans la cavalerie US, dans le seul régiment de couleur à l’époque. A la base l’auteur de cette série de fascicules est Joe R. Lansdale, auteur au registre divers dont l’écriture de pas mal de Tales from the crypt. Michele Masiero et Corrado Mastantuono en ont fait l’adaptation et un western très original qui n’a rien à envier à beaucoup de « classiques ». On pense aussi aux petits formats des années soixante comme Tex Tone, Buck Jones mais en nettement meilleur. Le titre de cet album de 130 pages, Noir comme la nuit, rouge comme le sang annonce, on peut le dire, la couleur. Le dessin est hyper réaliste, sans dérapage, très accentué dans les traits des personnages, en noir et blanc pour en appuyer la force et y ajouter un côté rétro indéniable mais à la hauteur des meilleurs westerns sur papier ou grand écran.
Il n’a pas eu une vie facile Wilford, jeune noir né esclave puis affranchi qui a eu le tort de regarder une femme blanche. Ce qui a faillit lui valoir d’être lynché. Ses souvenirs lui reviennent en mémoire alors qu’il lutte à mort avec un guerrier apache. Comment en est-il arrivé là ? Il a fuit avec le cheval et le Colt de son père pour éviter la corde. Sur la route il est tombé sur un autre cow-boy noir, Cullen, qui a été majordome dans une plantation et a suivi son maître dans l’armée sudiste. Comme Wilford, il veut s’engager dans la cavalerie US où au moins il sera payé et nourri. Ils arrivent enfin à Fort McKavett et s’engage dans le seul régiment de couleur sous les ordres d’un colonel sévère mais juste, Hatch. Wilford va devoir montrer ses talents de cavalier. Prochain objectif des patrouilles en territoire indien.
On ne souffle pas un instant avec flash-back et voix off du héros. Pas de pause pour le duo qui va devenir ami, Wilford et Cullen dans des circonstances dramatiques. On est dans un concentré de tout ce que le western peut offrir au point qu’on est plus pris par l’action que par le fond sur problèmes raciaux, sociaux. Ce qui n’empêche pas l’humour mais à la cow-boy style Eastwood ou Wayne. Pas d’ellipse, on vit en direct et les auteurs en rajoutent à la louche mais avec intelligence. Efficacité totale du récit, du dessin. Une belle découverte.
Deadwood Dick, Tome 1, Noir comme la nuit, rouge comme le sang, Paquet, 18 €
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