Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen, aimait voyager sur un boulet, lui le plus célèbre des héros de la littérature allemande. C’est généralement l’image qu’on en a retenue, appuyée par des films dont le premier, fort beau au demeurant, fut tourné en Allemagne nazie. Le baron aurait bien existé et c’est Rudolf Erich Raspe en anglais puis Gottfried Burger en allemand au XVIIIe siècle pour qui en racontent les incroyables, surréalistes, fantastiques exploits. Jean-Luc Masbou a pris le relais avec Le Baron. Dessinateur de De Cape et de crocs, il signe un album qui va rétablir la vérité avec humour, gentillesse, émotion, sur ce baron que finalement tout le monde connait et qui méritait bien qu’on en raconte la vraie vie. Masbou a enjolivé au sens propre du terme le cadre de son récit. On se saisit avec plaisir de l’album aux images au léger teint rétro, au dessin charmant et qui rend toute la poésie des aventures du baron.
Fabulateur ou conteur, héros ou menteur, qui était vraiment le baron de Münchhausen ? Né dans la soie, il va rapidement en rajouter des couches, exagérer, partir se battre contre les Turcs, devenir capitaine. Et forger peu à peu sa légende de hâbleur. Rentré sur ses terres auprès de sa fidèle Jacobine, et de son non moins fidèle chien, le baron chasse les bartavelles. Enfin presque sans se douter qu’il est devenu un héros de papier. Par un beau jour de 1787, un colporteur débarque sur ses terres avec le bouquin ne sachant absolument pas que le bon baron existe vraiment. Le livre est signé Raspe mais le baron est un personnage imaginaire pour le brave colporteur. Que nenni mon bon, clament les villageois. C’est notre baron cet homme. Et ils connaissent par cœur ses histoires même si depuis quelques temps il se fait rare le baron. Mais on va se débrouiller pour lui montrer le bouquin qui raconte ses faits d’armes.
C’est sur cette très subtile trame que Masbou déroule son récit. Bien sûr on va retrouver le cheval coupé en deux, le lièvre à huit pattes, le célèbre voyage sur la lune, la chute dans le puits tiré par les cheveux mais la baronne veille et n’apprécie pas vraiment que son cher et tendre soit devenu une célébrité du dernier best-seller. Une brochette de canards qui tombe de la cheminée, une île en fromage, le boulet bien sûr, on en passe. Masbou a traité son sujet avec beaucoup de finesse. On y croit en fait à son baron, à sa vérité et le dessin a un petit côté Hansi charmant mais c’est un avis très personnel. Un beau livre d’images que l’on feuillette doucement pris par l’imagination ou pourquoi pas la franchise de cet incroyable baron revisité.
Le Baron, Delcourt, 23,95 €
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