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Un sombre manteau, Jaime Martin pour un conte sombre pyrénéen

Jaime Martin est un auteur d’un grand talent. On l’avait rencontré il y a déjà quelque temps à Montpellier pour Jamais je n’aurai vingt ans sur la Guerre d’Espagne. Une partie de sa saga familiale. Il revient avec Un sombre manteau et toujours la Catalogne, les Pyrénées en toile de fond. Une guérisseuse, une jeune femme qui fuit la ville, Jaime Martin raconte un conte, une histoire sombre mais envoûtante sur un dessin, des cadrages, des ambiances à couper le souffle par leur authenticité et leur force.

L'édition classique
le tirage de tête

Un paysage superbe de montagne et de ruisseau, d’arbres et une femme en robe qui court, tombe, se cache dans une bergerie. Un loup la rejoint, lui parle, lui dit de continuer. Mais elle se rebelle, à cause de lui on veut sa peau, elle n’a plus d’avenir. Un cauchemar qui lui annonce qu’elle rencontrera quelqu’un et saura quoi faire. La vieille Mara a décidé de ne plus exercer son métier de guérisseuse. Malade elle laisse la place à son apprentie Remei. Elle passe chez Julia et trouve son mari mort dans son lit. Elle rentre chez elle et parle, se raconte comme si il y avait quelqu’un alors que l’orage gronde. Au village, au marché Mara fait du troc mais son rôle de guérisseuse est plus ou moins apprécié. Elle remonte avec deux femmes dans la montagne, au hameau. Seule elle est agressée par des gamins qui lui demandent ce qu’elle a fait de son mari. Enfin alors qu’elle ramasse du bois le petite Sol souriante lui apporte du Plantain, une fleur qui désinfecte.

Une histoire à la fois de solitude, d’indépendance et dévouement certes parfois bourru. Mara est un exemple qui en plus soigne et a des souvenirs heureux de sa jeunesse. Victime cependant d’un mari violent. Quand elle trouve inconsciente une femme muette qui vient de la ville ou d’ailleurs sa vie va changer. Et c’est au lecteur de se plonger sans retenue dans ces 104 pages qui cachent bien des problèmes, des envies, des sous-entendus. La narration est un modèle du genre. De l’amour malgré tout, de la bêtise aussi et une rudesse naturelle due aux conditions de vie. Un drame d’un quotidien sans pitié que la mort gère dans tous les sens du terme. Impressionnant.

Un Sombre manteau, Éditions Dupuis Aire Libre, 21,95 €

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