C’était un risque pour Enrico Marini d’aller faire une incursion dans l’univers de l’homme chauve-souris tant de fois mis en dessin ou en images. D’autant que Batman est un monument incontournable du comics, cuisiné à toutes les sauces et qui a ses inconditionnels. Sauf que Marini a réussi un vrai tour de magie. Si bien évidemment c’est Batman le héros de The Dark prince charming en deux volumes, Marini signe un comics qui est aussi une œuvre aux nettes références franco-belges assumées. Ce qui était inévitable et bien vu. On va peut-être crier au scandale mais il n’en reste pas moins que le dessin de Marini est d’une force qui impose sa loi dans sa vision de Batman comme dans Le Scorpion ou Les Aigles de Rome. Alors quel sera l’accueil de ce Batman dans lequel Marini a été le seul maître d’œuvre et dont le scénario réserve des audaces, des surprises, des remises en cause ? Sûrement bon car il va toucher un vaste public qui aime le travail de l’auteur et pas seulement les amateurs exclusif du comics qui se laisseront aussi à coup sûr séduire. DC Entertainment et Dargaud ont fait cause commune. D’autres projets à suivre avec des auteurs européens ? Une piste à suivre.
Une petite fille prisonnière du Joker encore plus déjanté que d’habitude, le monde du crime a un ennemi, Batman. Bruce Wayne endosse le costume de l’homme chauve-souris pour défendre Gotham City. Les hommes du Joker pillent la ville et Kitty n’aime pas qu’on la double. Mais le rabat-joie s’en mêle. Le Joker cherche un cadeau pour sa fiancée Harley et rien ne l’arrête. Même pas de sacrifier toute sa bande sur l’autel de sa mauvaise humeur pour avoir pris un bain forcé. Trois mois plus tôt Bruce Wayne a eu une surprise de taille qui peut remettre en cause tout son destin de super-héros.
Aucun intérêt d’en dire plus. Il faut laisser au scénario de Marini son suspense et ses libertés. Il a su à la fois faire du Batman et un thriller avec des pistes certes difficiles à emprunter mais qui apportent nouveauté au mythe, relance le sujet. Et puis il y a le dessin, les couleurs directes de Marini, le découpage et la mise en page, le Joker revisité, démoniaque, angoissant, terrifiant. Le monstre est parmi nous avec ses clowns assassins à la Stephen King. Enrico Marini s’offre des pages panoramiques qui doivent valoir encore plus le détour en grandeur réelles. Au final on se laisse embarquer sans retenue dans l’aventure. Ce premier tome pose le décor, enclenche l’action et inévitablement laisse le lecteur sur sa faim. Comment Marini et Batman vont-ils s’en sortir ? On le saura l’été prochain.
Batman The Dark prince charming T1, Dargaud-DC, 14,99 €
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