Souvenirs d’enfance, les bons, ceux qui laissent une trace dont on se souvient avec nostalgie, dans Cet été-là Mariko et Jillian Tamaki raconte ceux de Rose au bord du lac Tawago au Canada. Une mère qui déprime, un père qui l’adore et une meilleure amie, Wendy, Rose est une petite fille qui devient grande sans s’en apercevoir et engrange les derniers clichés de son enfance.
Chaque été, direction Amago Beach. Rose retrouve sa copine de vacances, Wendy dont la mère, un peu space, est massothérapeute. Le temps des châteaux de sable est passé. Il y a le bazar qui loue des films d’horreur et le vendeur qui a un drôle d’air. Les filles achètent encore des bonbons mais ils n’ont pas le même goût. On se pose des questions, sur la taille des futurs seins qu’on aura et les relations avec les garçons. Et on voit ses parents avec d’autres yeux. Rose a une mère compliquée. On se fait peur avec Massacre à la tronçonneuse et Wendy ne s’abreuve que de sodas. Quand tante Jodie arrive, Alice la maman de Rose disjoncte. Rose redoute de rester seule avec sa mère quand son père doit s’absenter.
On avance pas à pas, jour après jour dans cette chronique douce-amère de 300 pages des premiers pas dans la vie de grande de Rose. Il ne se passe pas grand-chose, rien de vital. Rose sent bien que sa mère a un problème non résolu qui joue sur l’ambiance familiale. Sans plus. Ce qui fait la force du récit bien révélé par un trait clair en noir et blanc, c’est l’authenticité du ton. Grosso modo on peut s’identifier à ces vacances banales en bungalow, aux copains d’été qu’un jour on ne revoit plus, aux émois de l’adolescence qui pointe le bout de son nez. Un roman graphique, même si le terme est galvaudé, qui fait du bien, tendre et drôle parfois, émouvant et sincère. A noter que cet album n’a rien à voir avec la comédie américaine du même nom.
Cet été-là, Rue de Sèvres, 20 €
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