Elle est devenue un mythe. Sa fin tragique et injuste n’y est pas pour rien. Elle a fait de cette reine de France, épouse du falot Louis XVI, une héroïne dont le destin a traversé le temps. Benjamin Lacombe a illustré le journal secret qu’aurait pu tenir Marie-Antoinette, entre fiction et réalité. L’historienne Cécile Berly a préfacé l’ouvrage.
Benjamin Lacombe a alterné lettres authentiques de « L’Autrichienne » et pages inventées mais dans un ton parfait qui correspond à ce que l’on sait d’elle. Une petite fille apeurée mariée par raison d’état qui abandonne tout, vêtements compris à la frontière, Marie-Antoinette se réfugiera dans une vie de conte de fées. Mouton et Trianon, petits chiens et colliers, elle aurait pu être une reine parmi les autres, sans relief. Sauf qu’elle avait du tempérament mine de rien et un mari insignifiant. On y ajoute une révolution, des sans-culottes, un jugement partial, des accusations honteuses. Elle devait mourir comme son roi de mari et si possible le dauphin aussi dont on ne saura jamais le destin.
Les dessins scandent les étapes souvent tristes d’une fillette qui, devenue grande, insouciante et amoureuse de Fersen, abandonnée par tous jusque sous le couteau de monsieur Guillotin. Lacombe ne réécrit pas l’Histoire. Sa Marie-Antoinette est vraie avec de grands yeux envoûtants, un front haut, victime expiatoire, dans des décors dictés par les faits évoqués dans les lettres. On sent son esprit à travers les dessins et les écrits. Lacombe lui rend un bel hommage intime et donne d’elle une image renouvelée.
Marie-Antoinette, Carnet secret d’une reine, Soleil Métamorphose, 24,95 €
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