Il a été un des auteurs les plus passionnés de cinéma au point d’y consacrer son enfance, sa jeunesse, sa vie. Et de devenir une des références majeures de ce qu’on a appelé la Nouvelle Vague dans les années 50 à 60, beaucoup plus sympa qu’un Godard mais moins rigolo que Chabrol. François Truffaut était le cinéma et lui consacrer une biographie en BD dans la collection Glénat 9 1/2 était inévitable. D’autant que c’est Noël Simsolo, un vrai maître en la matière, qui a en a écrit la trame avec émotion, précision et un luxe de détails qui apportent souvent un regard nouveau sur cet homme qui aimait (tant) les femmes au point de donner ce titre à l’un de ses films tourné en partie, et oui, dans l’hôtel particulier familial à Montpellier ainsi qu’au siège du journal où on sévissait alors avec un certain Henry-Jean Servat qui y fit de la figuration. La couverture de l’album est plus qu’inspirée par l’affiche du film. Mais ce n’est qu’un détail hormis le fait d’avoir eu le plaisir de côtoyer plusieurs jours en 1976 Truffaut, l’exquis Charles Denner, les très jolies Nathalie Baye et Brigitte Fossey, les très efficaces Nestor Almendros et Suzanne Schiffman. Marek signe le dessin de cette belle fresque cinématographique aux titres désormais devenus des classiques.
Tout va commencer par un rappel, celui des César de 1981 où Le Dernier Métro donne à Truffaut sa moisson de récompenses, écarte Godard, Resnais ou Sautet. Après La Nuit Américaine oscarisé c’est l’aboutissement pour François Truffaut d’une carrière qui n’a pas été simple et a commencé sous l’Occupation quand sa tante l’amenait voir Paradis perdu, un choc qui sera pour lui une révélation. Mais François est un enfant sans père, reconnu par le mari de sa mère, un drame qui ne le quittera jamais. Il lit beaucoup, sa mère ne l’aime pas et l’accable. Les Visiteurs du soir avec Arletty, Le Corbeau avec Fresnay et la rencontre de celui qui va être l’ami de sa vie Robert Lachenay, autant de repères. Il va découvrir qu’il est un bâtard mais aussi que le cinéma et lui ne font qu’un. Une vie sans cinéma serait impossible, il va tout lui donner.
Dès l’âge de 15 ans il va aimer les femmes, toutes. A 50 ans avec Lachenay il va vouloir écrire ses mémoires et revient en 1948 où il est placé en foyer. Il travaille plus tard pour Bazin, rencontre Godard, Chabrol, fait une première tentative de suicide, s’engage dans l’armée et déserte. Le Festival de Cannes 1968 fera long feu sous ses coups. Le dialogue entre Truffaut et Lachenay se poursuit émaillé de noms prestigieux, de titres, des articles du Cahier du Cinéma, de la rencontre avec Hitchcock. Les Mistons, Jules et Jim, Les Quatre cents coups, La Sirène du Mississippi, L’Homme qui aimait les femmes, L’Histoire d’Adèle H, on en passe et non des moindres dont le redoutable La Mariée était en noir, Truffaut et le cinéma ne faisait qu’un, un amour unique qui a mis au monde des enfants éternels, ses films. Le séducteur Truffaut sera aussi celui des plus belles et douées actrices de son temps. Au final Truffaut était le talent, le charme, l’abnégation à l’état pur qui a laissé quelques-uns des plus grands chefs d’œuvre du 9e art. Simsolo a su aussi en journaliste donner de lui un visage humain et tourmenté, tel qu’il était vraiment, pétillant et brillant.
François Truffaut, Glénat, 22 €
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