La vie amoureuse, sentimentale, familiale, sociale, politique de l’un des plus grands écrivains français, celle d’Émile Zola que deux femmes vont se partager, contraintes et forcées mais finissants par faire contre mauvaise fortune bon cœur. Les Zola, c’est l’histoire d’un trio, un homme et deux femmes qui, chacune à leur façon, vont contribuer à l’éclosion du génie littéraire d’Émile puis à son constant progrès. Passionnant cette naissance, puis passage à l’âge adulte que signent Méliane Marcaggi au scénario et Alice Chemama au dessin. Histoire de deux femmes émouvantes et entières un peu prises au piège de leur passion dévorante pour un Zola qui va tout faire pour ne pas avoir en fait à choisir.
1863, Émile Zola est un jeune écrivain débutant, journaliste en herbe, travaille chez Hachette, une sorte d’attaché de presse des vrais auteurs. Avec ses amis Manet et Cézanne, il rencontre Gabrielle, un modèle qui va être séduite par un Zola tendre et doux. Mais qui est vraiment Gabrielle ? Elle finit par se livrer à son amant. Elle lui parle d’Alexandrine, son ancien prénom, sa détresse de mère célibataire, elle même enfant de femme abandonnée puis orpheline. Une jeunesse de dénuement et de courage, elle devient Gabrielle, fréquente les artistes. Le couple Émile-Gabrielle vit en parfaite communion. Gabrielle va construite Zola par ses relations malgré que la mère d’Émile ne l’accepte pas comme belle-fille. Zola écrit dans Le Petit Journal, publie Thérèse Raquin et se prépare à lancer Les Rougon-Macquart. Le succès a frappé à sa porte. Gabrielle va assurer l’intendance mais sans lui donner d’enfants.
Tout est, semble-t-il, dans l’impossible maternité de Gabrielle. La jeune Jeanne d’abord employée de Gabrielle, alors que Zola est au sommet de sa gloire, riche et comblé, va lui donner ce qui lui manque tant, des enfants. On suit avec une grande émotion ces trois parcours qui iront dans la même direction. On découvre tous les à-côtés de l’œuvre de Zola, les idées de Gabrielle-Alexandrine, retranscrire les odeurs, se documenter dans la vraie vie. Tout ce qui fera le succès de Zola. On comprend aussi qu’il y ait pu avoir jalousie, détresse, injustice. Et union enfin entre tous, malgré l’affaire Dreyfus et la mort curieuse pour le moins de Zola. Le ton de l’album est authentique, sans parti-pris. Le dessin est riche, soigné, les couleurs pastels subtiles. Un album qui remet les choses en place avec brio et tendresse.
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