On avait bien compris dans le tome un de ce dytique que Wallis Simpson était un drôle d’oiseau. Accentué par la vision qu’en donne Jean-Claude Bartoll, son scénariste. Elle a tout pour elle la Wallis. Son amant royal est un ado retardé en mal de coups de fouet. Elle le trompe avec Ribbentrop, futur ministre aux Affaires Étrangères d’Adolf pour lequel elle a un faible. Elle a eu aussi Ciano, gendre de Mussolini comme amant. Sans oublier que, selon Bartoll, elle est une espionne redoutable qui pique à la Couronne ses secrets. La totale mais Winston veille sur Britannia. Elle finit en apothéose, Willis, mais s’en tirera dans la réalité car cela aurait été difficile de mettre au cachot celle qui va devenir l’épouse de l’ex-roi, futur Duc de Windsor, jetant le discrédit sur la famille royale confrontée à la seconde guerre mondiale. On lave son linge sale en famille. Aurélien Morinière la fait revivre par son dessin réaliste avec tout le casting d’une production terrifiante qui a failli mener le monde à sa perte.
Il est content Adolf. Ribbentrop a sous sa coupe celle qui sera peut-être reine d’Angleterre. Le roi Edouard VIII soutient le dictateur. Wallis fait le ménage autour de lui. Sa secrétaire, Nadège de Pontlevoy rencontre le nouveau garde du corps de sa patronne, Jimmy Oakridge. Pendant une chasse à courre, Winston Churchill est surpris par les propos du roi lui demandant si il imagine Wallis Simpson devenir reine. Pas vraiment d’accord, Winston même si des industriels britanniques verraient d’un bon oeil un rapprochement avec l’Allemagne. Ce que réprouve Churchill persuadé que la guerre est inévitable. Oakridge est témoin de la liaison de Wallis avec Ribbentrop. Elle va photographier pour lui des documents confidentiels que le roi a en lecture. Nadège se confie à Oakridge sur les sentiments pro-nazis de Wallis. Le policier va suivre Wallis qui va rejoindre Ribbentrop. Mais il est percuté par une voiture.
Un bon sujet, un polar façon thriller sur des bases authentiques, d’autres moins prouvées. Si Wallis Simpson a bien été la maîtresse de Ribbentrop, fascinée par Hitler, son principal défaut est d’avoir été deux fois divorcée. Ce qui était aussi incompatible pour les Anglais avec un statut éventuel de reine. Elle aurait pu rester dans l’ombre du roi mais pas l’épouser. D’autant que ce brave Edouard VIII aurait fait tâche en 1939. C’est donc à une opération à la fois gouvernementale et de la famille royale que Wallis succombera. Il n’y a rien à regretter. Elle n’était pas sympathique, méprisante, hautaine et dangereuse comme la montre Bartoll. Une Mata Hari américaine qui aurait pesé lourd dans la balance de l’Histoire une fois devenue reine et amie d’Hitler. Un bon diptyque avec cependant des onomatopées plaintives évitables.
Le Choix du Roi, Tome 2, Manipulation de boudoir, Glénat, 14,95 €
Articles similaires