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Jack Cool 1966, flower power

On en a, pour ceux qui ont connu jeunes l’époque, un souvenir qui mélange allumés à cheveux longs, filles aux seins nus, liberté sexuelle, guerre du Vietnam et au final un mai 1968 qui va faire exploser en vol toute une génération française. Beatniks, flower power, acide, Jack Cool 1966 est le premier d’un road movie étonnant qui met en scène des personnages authentiques et d’autres tout à fait romanesques sur fond de balade US à la Easy Rider motos en moins, un bus en plus, mais le LSD bien là. Olivier Mangin et Jack Manini souvent rencontré depuis La Guerre des amants se font un petit plaisir de mise en scène et d’écriture avec cette joyeuse bande d’allumés du bocal qui ne font de mal à personne et gardent une image joyeuse, plus ou moins bien comprise, par les adolescents de l’époque.

Lucille voudrait bien savoir pourquoi son mari a disparu de la circulation. Elle fait appel au meilleur détective du coin, Jack Cool qui a aussi été au service de son mari. En août 1966 un type complètement hirsute débarque dans un campement de beatniks qui le surnomment Jésus-Gris. Jésus-Gris est le mari de Lucille qu’il a connue enfant, fille d’un magnat de l’industrie automobile qui ne voulait pas qu’ils se marient. Depuis il a casé son gendre qui ne supporte pas la vie que lui a fait mener son beau-père l’obligeant à s’engager pour la guerre du Vietnam. Blessé et portant à la main gauche un gant pour dissimuler une plaie bizarre,  celui qui va devenir Jésus-Gris a tout abandonné après avoir consulté un curieux medium.  Jésus-Gris aurait-il vendu son âme au diable ? Il va remettre en marche un vieux bus avec lequel toute la bande qui fonctionne au LSD et autres substances hallucinogènes va prendre la route.

Il y a Jayne Mansfield qui est tout autant givrée que les autres, Ken Kesey homme à la chemise à rayures dans l’album qui a bien existé (auteur de Vol au-dessus d’un nid de coucou) et puis ce Jack Cool qu’on sent bien dans le prochain tome remettre les pendules à l’heure. Un délire mais pas autant que ça. On est dans cette recherche de liberté, de bonheur, de Going to San Francisco autour d’un feu sur la plage, California dreamin’. Utopie peut-être et souvenir nostalgique mais que Mangin et Manini ont bien restitué à tous les nivaux dans leur album.

Jack Cool, T1 1966, quelques jours avant Jésus Gris, Grand Angle, 13,90 €

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