On l’attendait cette dernière confrontation dans les ruines de Berlin en 1945 des deux héros de Jack Manini et Olivier Mangin,Walter et Natalia. On les suit dans La Guerre des amants depuis la révolution russe en 17, puis dans le tome 2 au Bauhaus dans l’Allemagne de Weimar. Et puis il fallait une fin et elle met parfaitement en perspective le pillage par les nazis des trésors artistiques de l’Europe. Walter et Natalia ont du pain sur la planche mais chacun aux ordres de leur gouvernement.
En 1945 en Allemagne il y a des ruines, un peuple qui n’a jamais été nazi et des vainqueurs qui aimeraient bien récupérer les trésors pillés par le Reich. Walter est sous l’uniforme américain. Natalia porte celui de l’URSS et est le chef de la mission Trophée ordonnée par Staline. Hitler avait ordonné qu’on rafle tableaux et sculptures des pays vaincus pour les rassembler dans un musée gigantesque en Allemagne. Et maintenant ces œuvres d’art sont cachées sur le territoire allemand. Sans oublier celles détournées par le maréchal Goering à des fins personnelles en particulier à Paris recensées par Rose Valland, épisode authentique. Natalia et Walter mène la chasse car des nazis ont emporté des tableaux pour tenter de payer leur fuite. On retrouvera dans des galeries de mines la plupart des tableaux volées.
C’est une fin (provisoire) intelligente car cet épisode de la seconde guerre mondiale est méconnue. Un excellent dossier termine l’album. Idem pour le rôle majeur de Rose Valland qui avec ses notes a permis de remonter la piste des œuvres volées, de les retrouver et les restituer. Pas toutes car même après soixante-dix ans il en manque encore. Un fait divers récent montre que plusieurs centaines étaient encore détenues par un particulier allemand. Mangin avec son dessin clair, posé et Manini avec son récit précis, historique et romanesque, ont signé un triptyque passionnant et qui fait aussi acte de mémoire avec deux héros attachants.
La Guerre des amants, Tome 3, Jaune Berlin, Glénat, 14,50 €
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