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Mamma M’IA, noir c’est noir ou la vie va commencer ?

I.A., intelligence artificielle, un sujet dont on parle beaucoup, et qu’avec humour et finesse, Olivier Pelletier au dessin, et Anne-Caroline Paucot au scénario ont mis en bulles et en cases. Dans Mamma M’IA, on se demande si il faut avoir peur de ce qui nous attend, un mode en réalité augmentée dans lequel nous serions à la merci de robots divers, de programmations instantanées. Ou faut-il se réjouir des progrès vitaux, de conforts que cette I.A. nous apporte. Vaste débat illustré par huit histoires courtes toutes en nuances mais un soupçon paniquantes car du domaine du possible. Noir c’est noir, ou Pour nous la vie va commencer ?

Faire un bébé, cela parait simple dans l’absolu mais demain ? Une pré-sélection, un « menu » du bébé idéal, des parents qui se battent pour programmer une progéniture parfaite à base d’ADN modifié ? Allez savoir. Vous risquez de ne pas être déçu mais la solution est évidente. A condition que l’humain puisse garder ses libertés individuelles. Idem pour ces bons vieux robots qui ne peuvent que nous obéir, ne jamais nous faire de mal, de pas se rebeller. Mais que deviendrons les humains condamnés à ne rien faire, incapables de rivaliser avec eux ? Autre sujet à découvrir. Enfin, pour la route parmi les huit thèmes abordés, vive l’hypocondrie. Molière avait moqué le malade imaginaire mais si, tous les matins, on passait un test de dépistage complet devant son miroir, suspendu aux résultats, bonjour l’angoisse.

Faut-il en rire ou en pleurer de ce panorama bien ficelé dressé par Anne-Caroline Paucot ? En rire bien sûr tout en se disant qu’elle n’est pas loin de la vérité si, déjà, on regarde les progrès des sciences et techniques ces dernières années. Du rapide, sans pause, car nous en voulons toujours plus. Opérations chirurgicales à distance, 5 G, des ordinateurs de plus en plus puissants, longévité et, surtout, notre incapacité de revenir à une vie telle que l’on connue nos grands-parents. On rit aussi mais jaune avec les papys pervers, la guerre des vieux, sortes de zombies prédateurs et prêts à tout. L’intelligence artificielle est parmi nous, comme les envahisseurs de David Vincent (ça c’est pour ceux qui ont des bases en séries vintage). Un dessin clair pour cet album bien calé et intelligent à méditer.

Mamma M’IA, Massot Éditions, 16,50 €

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