Les Éditions Dupuis ont annoncé le décès du dessinateur Malik dans l’incendie de sa maison en Belgique, le vendredi 11 décembre 2020. William Tai, alias Malik, avait dessiné l’angelot Cupidon décochant ses flèches d’amour à tort et à travers sur un scénario de Raoul Cauvin. Il est décédé à l’âge de 72 ans. Les aventures de Cupidon avaient été publiées dans Midi Libre.
Petit-fils d’un ministre de Tchang Kaï-chek, William Tai, dit Malik, est né à Paris le 2 janvier 1948. Son enfance est vagabonde, entre l’Indochine, la France et la Belgique. À cheval sur les pays et les civilisations, il se forme autant dans la tradition culturelle chinoise qu’en lisant les romans d’Alexandre Dumas ou Moustache et Trottinette de Calvo. Mais son livre de chevet sera dans sa jeunesse les Souvenirs entomologiques de Fabre. Jusqu’à l’âge de 14 ans, chez les Jésuites, à Bruxelles, il apprend à dessiner les saints du calendrier et les gamines de l’école d’à côté. Cependant, il se rode déjà à la bande dessinée, réalise des illustrations pour Le Journal Tintin, dessine quelques histoires de L’Oncle Paul dans Le Journal Spirou. En 1971 débute sa collaboration avec Jean-Marie Brouyère qui donne naissance à deux univers musclés : la série Archie Cash au look de Charles Bronson et le diptyque Blue Bird. Il prête également vie à d’autres héros : le gorille Big Joe dans le domaine humoristique, Johnny Paraguay et Chiwana en aventures réalistes. Depuis 1987, il se consacrait essentiellement à l’humour avec l’angelot Cupidon, jusqu’au tome 21 sur des scénarios de Raoul Cauvin. Il avait ensuite continué en solo jusqu’en 2014, date de la publication du 23e et dernier tome (Fous d’ailes).
Il avait également effectué en 1989 un bref retour au réalisme en adaptant le roman Les Colonnes du ciel de Bernard Clavel. Quand la bande dessinée lui en laissait le loisir, c’est à la peinture et surtout à sa passion la plus étrange que Malik aimait consacrer son temps : les araignées venimeuses et autres reptiles de redoutable réputation. Il prétendait avoir élevé les trois quarts des mygales de Belgique, et était très fier d’avoir réussi à faire se reproduire la célèbre Lycose de Narbonne, l’araignée-loup, une tarentule chasseresse décrite par son cher Fabre.
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