Il est noir et marshal, ce qui est un cas d’école dans une Amérique où le racisme est toujours aussi impitoyable en cette année 1877. Mais il est finalement heureux River Bass avec sa petite famille mais les ennuis ne sont jamais loin, ni le passé. On peut faire confiance à Darko Macan au scénario et l’inégalable Igor Kordey au dessin pour lui glisser quelques bâtons entre les pattes de son cheval. Mais après tout un marshal afro-américain à famille nombreuse, recomposée, à qui le monde entier veut du mal peut aussi essayer de mettre un peu d’ordre dans un monde de brutes et sa propre vie. A coups de Colt si besoin.
Madame Bass tient l’épicerie du village et on va baptiser le fiston, Joe. Quand débarque madame Cléopatra qui tient un établissement bien connu et est une riche cliente peu appréciée par Miss Bass. Bass gère la réception du baptême alors que Washington Beef raconte sa guerre, celle de Sécession bien sûr où les combats ont vite viré au carnage. Un carnage que des photographes de presse ont mis ensuite en scène. A la table du baptême il y a le révérend Dollar et on demande à Bass pourquoi son prénom est River. Il va lui falloir remonter en Alabama en 1854 et se souvenir de son copain blanc Bryce, son maître, comment il l’avait mis au défi de retenir sa respiration dans l’eau du bayou.
On revient en arrière pour mieux comprendre la psychologie du personnage, comme Bass est devenu ce qu’il est désormais et le rôle qu’a joué Bryce, un tordu, pour en faire un tireur d’élite. Et le manipuler. Il y a bon nombre d’informations dans ce nouvel épisode qui façonne Bass, lui donne un destin qui éclaire les autres épisodes et relance aussi la série. Kordey toujours au sommet et un Bass qui se détache très nettement de bien des héros de western actuels.
Marshal Bass, Tome 7, Maître Bryce, Delcourt, 14,95 €
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