Un père qui meurt et sa maison dont les enfants héritent. Banal certes mais c’est la maison familiale, quatre murs et un toit comme l’a chanté Bénabar et on ne tire pas un trait facilement sur l’univers de son enfance, de sa jeunesse. Pourtant c’est bien ce qui risque d’arriver à deux frères et leur sœur dont les intérêts face à cet héritage ne sont pas les mêmes. Paco Roca, excellent auteur de La Nueve, dans La Maison trace en douceur et avec beaucoup de tendresse un épisode incontournable de la vie.
C’était sa maison au paternel, l’œuvre de sa vie. Après la mort de sa femme et une longue solitude il s’est laissé mourir. Résultat, ses enfants ont en indivision cette maison où ils ont grandi. Quand José, le fils ainé et sa femme Sylvia y arrivent afin de décider si on la vend, les souvenirs vont se bousculer. Les trophées sportifs des gamins, les dessins de la fête des mères, les souvenirs de voyage sur les étagères ou la tonnelle dont rêvait le père et qu’il n’a jamais construite. Il y a aussi le voisin, âgé lui aussi mais bon pied bon œil. José se souvient de ce que son père racontait sur la pub où il avait un emploi modeste. Ou le figuier qui lui permettait de manger à sa faim enfant. Il en plantera un dans la cour. Arrive le reste de la famille et le petit-fils qui a le coup de cœur, les sentiments qui pourraient prendre le dessus.
On suit avec curiosité cette saga familiale que la maison raconte indirectement en obligeant les héritiers en puissance à se confier. Tout est juste dans le ton du récit, les détails, la façon dont les enfants se parlent et feront le choix final. Mais lequel ? Paco Roca au trait simple, direct et clair a signé une vraie et émouvante tranche de vie.
La Maison, Delcourt Mirages, 16,95 €
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