Le tome 3 des aventures d’un croque-mort taiseux qui s’est déjà fait une belle réputation dans les tome précédents. Elijah Stern ne se doute pas que ses créateurs, les excellents frères Maffre, Frédéric et Julien, allait transformer son patelin en Ok Corral mâtiné du passage de la Horde Sauvage. Tout ça parce qu’un inconscient a demandé à un gun-man écrivain de venir dédicacer ses mémoires à Morrison. Va y a voir du cadavre à mettre en boite, ce qui pour un croque-mort est une bonne affaire. Encore qu’à force ça peut lasser. Un album fignolé avec montée en puissance pour une symphonie en Colt majeur remarquable.
Il est en bout de contrat, Elijah. C’est Noël. Le shérif gère le budget municipal de Morrison comme il peut. On se gèle à l’école. En ville un étranger vient d’arriver et est défié par Jeffie, le maire, dont il aurait aguiché l »épouse. Sauf que c’est un tueur que Jeffie a en face de lui, Colorado Cobb. Tout s’arrange et on sait que Cobb, héros de textes illustrés sur ses duels plus auteur d’une autobiographie, est venu invité pour une séance de dédicaces. Séducteur, justicier, Cobb étonne la population. Elijah se laisse aussi séduire et achète le bouquin pendant que son copain pianiste Lenny se fait virer du bordel local car il joue trop de Mozart. Cobb prend ses aises à Morrison. Elijah raconte à l’institutrice comment il est devenu croque-mort. Une grande fête a lieu qui rassemble tous les habitants quand débarque un nerveux qui ouvre le feu sur Cobb. En retour il blesse le shérif sans le vouloir mais tue son agresseur. Un autre tueur débarque, Bart, met une balle dans les fesses de Cobb et se fait assommer par Elijah. Cobb a compris que d’autres vont suivre. En prime une de ses balles a blessé une enfant. Cobb s’enfuit. A partir de là tout va rapidement déraper façon sanglante. Bart n’est pas entre autres un marrant.
Le scénario est excellent et ce n’est pas rien. On part en douceur, on pousse les feux et c’est l’apocalypse. Surprise totale, émotion et violence extrême avec la vraie raison de cette course poursuite sur laquelle on ne viendra pas. Suspense oblige. Il va y avoir beaucoup de plomb dans l’air. Du western pur et dur mais atypique de par le personnage de Stern. Une communauté va se défendre sans pitié, pour survivre. Le dessin est tout autant efficace que le scénario qui révèle aussi des détails prenants sur les cause de ce massacre improvisé. Un western shakespearien remarquable. Où le vent va-t-il porter Stern mais on aimerait bien ne pas le perdre de vue.
Stern, Tome 3, L’Ouest, le vrai, Dargaud, 14,99 €
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