Ils en ont fait du chemin depuis les tranchées en 1918. Max, Alsacien sous uniforme allemand, révolutionnaire déterminé, et Julien lui sous uniforme bleu horizon, vont faire cause commune amicale et libertaire. Mais, au fil des deux premiers albums de Notre Amérique, leurs destins ne vont jamais cesser d’évoluer. Dans ce tome 3, direction et retour du Mexique pour une étape sanglante et un combat perdu. Il ne leur reste plus que les USA comme port de nouvelle escale mais avec armes et bagages. 1919, Chicago n’est pas près de se remettre de la visite de ces deux touristes très particulier. Kris est au scénario, Maël au dessin. Du solide garanti. Parution le 27 mai.
L’été va être rouge à Chicago. Un marin et un soldat débarquent du train, en uniforme. On ne suspecte pas les boys de retour au pays en cette année 1919 à Chicago. Max et Julien, déguisés, sont pistés comme Clarence avec eux et attendus mais par plusieurs comité d’accueil. Tina pousse un landau façon Potemkine (pour les cinéastes) et tout dérape, ça flingue dans tous les sens sur les marches du grand escalier de la gare façon Les Incorruptibles (encore pour les cinéastes qui aiment Kevin Costner). Un gros boum, une bombe dans le landau. Et le souvenir pour le trio de leur aventure révolutionnaire mexicaine doublée de celle de Noirs armés américains qui se joignent à la lutte. Mais l’US Army est à l’affut à l’époque et va faire le ménage. Une évasion maritime mouvementée suivra. A Chicago, la chasse au trio anarchiste est ouverte. FBI, flics, on se bouscule vu le nombre de cadavres à la gare alors que c’est aussi le temps des retrouvailles pour Max avec Guido.
La force des bonnes séries bien balancées, flash-back dont celui de Clarence pilote de chasse en 14, la révolution qui après la Russie va toucher l’Allemagne et échouer, le Mexique qui ne se libérera pas de la main mise des USA, et puis Chicago où les idées, les revendications, le racisme, les gangsters italiens bouillonnent. Un tome 3 que Kris amène au paroxysme d’une tension dramatique qui prend le lecteur aux tripes. Très bon dessin de Maël qui pose ambiances, caractère des personnages, pousse les feux de l’action. Plus qu’un tome pour savoir comment tout ça va tourner.
Notre Amérique, Tome 3, L’été sera rouge, Futuropolis, 16 €
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