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Les Potes et Merci l’amour, rien ne change

On rapproche deux titres et on en fait un doublé bienvenu. D’un côté, Les Potes de Mademoiselle Caroline (Delcourt), de l’autre Merci l’amour, merci la vie de Yannick Grossetête (Fluide Glacial). Il y a un rapport évident et même plusieurs entre ces deux pamphlets rigolos, plein d’humour. Le format mais c’est secondaire. Et puis le public, les héros qui sont de cette génération très actuelle, malmenée mais qui tient bon la rampe. Amour un jour, amour toujours. Et un pote on le garde à vie. Des scénettes gags pleines d’a-propos, du pris sur le vif qui fait du bien tout en posant parfois question mais avec un constat, le temps passe mais il y a des choses et des valeurs qui ne changent pas vraiment. Même avec l’âge. On pense à la couverture de Merci l’amour, entre autres.

Les Potes volume 1, Mademoiselle Caroline (L’Homme) observe et leur fait un sort. On ne peut pas vivre sans eux mais il y a des jours … Vanina, Poca est son sens des mots, Jean-Eudes parfait en suiveur de tendances absurdes, Jean-François Robert on le hait quand il vous téléphone pour l’affaire du siècle, démarchage à deux balles mais bon, il faut bien qu’il vive. Anouck ne fait pas dans la dentelle, Céline qui garde le cap en coulant. Les potes, c’est un mot générique qui peut ne pas induite vraiment amitié ou affection. Car des potes il y en a de très cons. C’est un beau palmarès que rassemble Mademoiselle Caroline, des synthèses auxquelles on pourrait donner les prénoms des nôtres. Julie compliquée, Ben le sauveur et les copines dessinatrices, on a effectivement les amis qu’on mérité. Enjoué, drôle et affectueux.

Carnets d’aventures ordinaires, Les potes, Tome 1, Delcourt, 9,95 €

Merci l’Amour, merci la vie ! Yannick Grossetête (Michel) signe une suite. Pas simple d’aimer et ce n’est pas une réponse à tout. Faut bien dire qu’aimer ça peut être une galère innommable. Vous demander en mariage quand on est aux toilettes, c’est nouveau sous le soleil. Que dire des amours enfantins de nos chères têtes blondes. On serait étonné si on pouvait traduire. Et le type qui conclue sans y croire ? Les parents divorcés, les enfants ballotés mais aimants les petits bougres. Tout est dans la relation saine. Grands-parents maîtres chanteurs odieux par amour, mère de footballeur vedette, paternel en EHPAD qu’on s’échange, l’amour est aussi triste, ridicule et décalé. Jeu vidéo et plan sexe, il y a des rapports. On flirte avec le ridicule et le non sens, ce qui fait du bien. Une sorte de thérapie salvatrice que l’auteur décline en finesse.

Merci l’Amour, merci la Vie !, Fluide Glacial, 9,90 €

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