C’est le dernier ouvrage de Bruno Madaule qui nous a quitté malheureusement le 13 septembre dernier. Horace ô désespoir est un voyage au pays des ados, ou du moins d’un ado haut de gamme qui, en prime, va avoir à gérer ses parents en pleine crise existentielle. Une succession de vérités assénées mine de rien comme celles que toute famille à peu près dans la normale doit se prendre entre les dents, les yeux et les oreilles. Bon, Madaule a peut-être forcé le trait mais pour mieux en rire et nous convaincre que c’est de l’humour avant tout, pas ce qui nous est arrivé, ou arrivera à nos propres enfants avec les leurs. Encore que faut voir. Et oui, la roue tourne.
Horace a les cheveux dans les yeux et les idées courtes comme disait Antoine. Un cas d’espèce le jeune homme avec un père qui a une vision très masculine des rapports de couple, en particulier au boulot. Horace n’a pas de limites ou surtout n’en a pas conscience. Il s’en fout, tire sur la corde. Quand il demande à ses parents si ils vont divorcer, il apprend qu’ils ne sont pas mariés. Un rapide du cerveau, Horace. Faut dire qu’il n’a pas été vraiment gâté côté famille. La pire c’est la mémé en maison de retraite. Elle a connu Pétain, les Frisés et depuis elle a de la nostalgie des bottes en plus de son Alzheimer.
Pas de limite dans la jungle sauvage où vit le trio parents, fils. Les lendemains d’Horace sont dans le flou et pas artistique. Il est prêt à tout mais si possible à en faire le moins possible. De toute façon le monde est foutu alors après lui le déluge. Du vécu quand même mais il faut avoir un ou de fils. Les filles (ouf), ce n’est pas pareil. Allez, Bruno, on est triste en lisant ces pages et c’est toute la paradoxe car c’est une sacrée bonne drôle de BD.
Horace ô désespoir, Fluide Glacial, 9,90 €
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