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Dream Team, un Sherman et tous pour lui

Un album qui tombe bien, si l’on peut dire dans le contexte perturbé par la covid de l’anniversaire du 6 juin 1944. Un équipage de char trace sa route sur le sable des plages normandes le 18 juin 44. Le char, c’est un M4 Sherman US qui ne fait pas le poids face aux panzers allemands, Panther et Tigre, en particulier dans le bocage normand truffé de haies qui empêchent de manœuvrer. L’équipage a baptisé son Sherman Dream Team (tome 3 de la collection Machines de guerre), cinq garçons qui vont devoir être encore plus liés que les doigts d’une main pour s’en sortir. Jean-Pierre Pécau est au scénario. Mavric et Andronik au dessin pour cette course folle d’un cercueil ambulant bien restituée, très crédible et détaillée avec une précision digne d’éloges, à travers la campagne et les villes de France dévastées par les bombes jusqu’à l’Allemagne.

On leur a présenté en Angleterre leur nouveau copain, le Sherman, un char qui est vulnérable, mal conçu par rapport aux chars allemands qui n’en font qu’une bouchée. Son seul avantage, sa vitesse et sa capacité au tout-terrain.Le lieutenant Anderson s’en voir confier un qu’il baptise Deam Team, histoire de souder son équipage dont Comanche, Guetty, Sam et Ralf. Une Dream Team qui va jouer sa peau en Normandie où il va falloir appuyer l’infanterie en évitant les carcasses des Sherman des copains en flammes. Panzerfaust droit au but et un premier pépin pour Dream Team qui s’en sort et est réparé sous le feu des snipers. Une 12,7 en prime et retour au front face à un déluge de feu dans les haies, à travers un cimetière. Anderson et ses gars deviennent rapidement des vétérans et ont une idée de génie pour manœuvrer dans le bocage.

Un récit de guerre dans la lignée du Soldat Ryan version mécanisée. Un travail de documentation exemplaire dans le dessin du matériel, des uniformes, des équipements des deux bords. La destruction de Sain-Lô et des villes de Normandie par les bombardiers US est montrée. Comme la médiocrité du matériel US déjà éprouvé en Tunisie où ces sont de vieux Lee puis des Sherman qui s’étaient fait étriller par les Allemands. Mais le nombre a remplacé la qualité avec aussi les rapides perfectionnements apportés au Sherman avant que n’arrive le tank destroyer M 10 sur le terrain. Un bon rendu des combats de char, des personnages attachants bien sûr, un dessin cadré, du suspense, un dossier en fin d’album, une Dream Team efficace.

Machines de guerre, Tome 3, Dream Team, Delcourt, 16,95 €

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