Il y avait une ambiance très particulière dans Sibylline. Une petite souris sympa et des méchants qui flanquaient la trouille en particulier sur les derniers albums. Raymond Macherot avait su créer des personnages attachants très représentatifs de la grande époque de Spirou. La Galerie Bruxelles-Paris exposera du 3 au 29 avril une sélection d’une trentaine des plus belles planches de Raymond Macherot, toutes périodes confondues : de Sibylline et la Betterave (1967) à Sibylline et le Murmuhr (1990), en passant par Sibylline et les Cravates Noires (1977). Une dizaine de planches des aventures de Sibylline par André Taymans seront également présentées à la vente, celles-ci seront issues de Sibylline et la Ligue des Coupe-Jarrets (2006) et de Traquenard à Saint-Florentin (2009).
Véritable géant de la BD belge grâce à ses histoires animalières, poétiques et champêtres, Raymond Macherot a eu une première expérience dans ce domaine en créant Chlorophylle, en 1954, pour le journal de Tintin. Il délaisse peu à peu Chlorophylle pour créer d’autres séries, dont le fameux Clifton, le flegmatique colonel de l’armée britannique. Se sentant plus à son aise dans le registre animalier, Macherot décide d’animer une nouvelle héroïne pour le journal de Spirou.
La première aventure de Sibylline est parue en mars 1965 dans le journal de Spirou. La petite souris intrépide, têtue et surtout bavarde vit au Bosquet Joyeux avec une ribambelle d’amis : Taboum le fiancé distrait, le hérisson-brigadier Verboten, ainsi que le vénal corbeau Flouzemaker. Si les trois premières aventures de Sibylline sont de petits chefs-d’œuvre, à la fois modernes et classiques, l’univers de la série rappelle fortement celui de Chlorophylle. Même l’odieux adversaire Anthracite, présent dans Chlorophyle, est remplacé par le rat Anathème. Macherot a conscience de ce travers, et son travail devient routinier. Pour se sortir de l’impasse, et retrouver une vitalité créative, le dessinateur décide d’aller vers des histoires plus fantastiques, surnaturelles et parfois cyniques voire cruelles. « Le Petit Cirque » (1970) marque ainsi un tournant dans la série. Le trait simple et poétique de Macherot suit l’évolution narrative de la série. L’encrage classique et soigné dans les premiers épisodes va progressivement devenir nerveux et charbonneux pour mieux faire ressortir les ambiances inquiétantes.
André Taymans, repreneur au service de Sibylline
En 2006, Sibylline reprend son envol aux éditions Flouzemaker. André Taymans imagine et dessine de nouvelles intrigues autour de Sibylline, et de l’univers animalier de Raymond Macherot. Le créateur de la série supervise Sibylline et la Ligue des Coupe-Jarrets, le premier album de ces nouvelles aventures. « L’objectif de la reprise était de ne pas réaliser de bons albums de Macherot, mais d’excellents Sibylline », commente le créateur de Caroline Baldwin. Taymans a respecté l’univers savoureux de la série, et trouvé un mélange harmonieux entre son style et celui de Macherot.
Du mercredi au samedi de 11h00 à 18h30, le dimanche de 11h00 à 17h00
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